"C'est quoi ce titre???
- Je parle pas toute les langues du monde moi!
- Et puis c'est quelle langue?
- Moi je sais la parler mais je n'en comprend pas le sens..."
Vous pourriez-vous dire tout ça et... nous allons laisser le suspens planer pour faire une sorte de petit jeu. Qui saura expliquer le titre de ce post!?

Avec Alice nous revenons d'un mois au Brésil pour Noël et le nouvel an. Je vous propose donc de vous faire 5 petits articles (des copier/coller de notre blog aurore d'aventures) pour rendre compte de ces quelques jours en TOTAL immersion pour moi...
Aller c'est parti, à bord d'une sorte de Fiat Palio toute neuve... ba quoi? Elle a une très bonne garde au sol hein!



Partie 1 : la costa do cacau
Aujourd’hui direction le Brésil et plus précisément, rendez-vous sur la Costa do cacau! Il s’agit d’une portion de l’état de Bahia d’un peu moins de 200km entre les villes d’Itacaré et Canavieiras où nous avons passé environ deux semaines chez les parents d’Alice, c’est à dire dans la capitale historique du cacao : la ville d’Ilhéus.

Son histoire
C’est ici qu’une grande partie du cacao brésilien est produit, ce qui apporta à la région richesse et gloire au XXème siècle (à ce qu’il parait un sac de 60kg de cacao suffisait pour s’offrir une voiture!). La ville d’Ilhéus en porte d’ailleurs encore le souvenir même si le faste d’antan est quelque peu déchu aujourd’hui. En effet les années 90 ont été une période de crise où le cacao était devenu synonyme de pauvreté à cause de la maladie du « balai de sorcière ». Cette maladie est liée à un champignon (Moniliophtora perniciosa) et induit une augmentation de la ramification de la partie terminale des branches donnant aux plantes un aspect de balai et réduisant significativement la pousse des fruits. Elle a conduit le Brésil à passer, en moins de 10 ans, du statut de second exportateur mondial à celui d’importateur. Aujourd’hui les brésiliens parviennent à lutter contre cette maladie mais la concurrence à grandie (en Afrique notamment) ce qui rend les métiers du cacao et du chocolat un peu plus difficiles.

Le cacao et le chocolat
Si nous avons pu visiter des plantations de cacao et en apprendre autant sur cette activité, c’est parce-que la famille d’Alice en cultive à très grande échelle depuis près de 3 générations. Nous avons ainsi eu l’occasion d’aller au cœur de ces plantations accompagné de nos guides improvisés. Nous y avons appris (enfin Thomas surtout…) que la récolte du cacao se fait à flanc de collines et à la main, parfois aidé par des chevaux ou des mulets. Nous avons également eu le droit à des visites guidées des ateliers accompagnées de la description complète du processus de séchage des fèves de cacao. 1) Fermentation en grand bacs de bois, 2) séchages à plat sur une grille au soleil ou au-dessus d’un énorme cylindre métallique contenant un foyer alimenté en continu, et enfin 3) mise en sac de 60Kg. Puis le cacao est vendu pour produire du chocolat en usine la plupart du temps. Mais face à la concurrence des autres continents, une des solutions adoptée par certaines familles de cultivateurs de cacao a été de développer le marché du chocolat de luxe. A l’image des vins français, ils commencent donc à produire des chocolats d’origine géographique contrôlée de haute qualité, leur permettant de s’ouvrir à de nouveaux marchés. Un exemple est la marque de chocolat Costanegro, produit par une famille qui cultive le cacao depuis plusieurs générations.
S’il est connu que le chocolat est produit, entre autre, à partir des graines de cacaotier séchées, on sait moins que la chaire de la fève de cacao est aussi très consommée au brésil sous forme de jus, confiture et liqueurs. Lors de nos visites dans les plantations nous avons eu l’occasion d’y goûter ! Elle est très bonne, avec un certain goût de litchis ; et c’est encore mieux en direct de l’arbre.

La Nature
Situées à l’ombre des grands arbres de la forêt atlantique, les plantations de cacao constituent un biotope bien particulier: la cabruca. Il s’agit là d’un bel exemple d’agroforesterie (culture agricole sous les arbres de la forêt) qui permet à la biodiversité de se maintenir bien mieux que dans les monocultures. De plus, les propriétaires de plantation sont tenus de maintenir 20 % de leur territoire en réserve intégrale permettant de préservé encore plus cette forêt dont il n’existe plus qu’une dizaine de pourcent de la surface initiale. Le plus souvent ces parties de réserves de la biodiversité se trouvent sur les crêtes et les sommets des collines de ce paysage très vallonné, là où il est plus difficile d’aller travailler. Mais la côte du cacao présente également des dizaines de kilomètres de plages, de mangroves et de rivières se jetant dans l’océan. Un décor idéal pour les naturalistes que nous sommes! Mais patience… nous parlerons des plages et de la faune rencontrée dans d’autres articles.
