En ces temps de confinement, un peu d’évasion peut faire du bien. Aussi je vous propose quelques photos de notre dernier voyage : en janvier, la Mauritanie avec notamment la visite de l’oasis perdue de Et Taloghza... la réalisation d’un vieux rêve ; en février, le Maroc avec, entre autres, la traversée de l’erg Chegaga.
Pendant deux mois et demi, le Ciel a été avec nous : pas de problème mécanique et, pour une fois, beau temps durant presque la totalité du voyage.
Nous avions opté cette année pour un AR Sète-Tanger Med par GNV plutôt que de traverser l’Espagne : intérêt mitigé vu les temps d’attente de plus en plus longs pour embarquer et l’état déplorable de notre cabine. Point positif quand même : les débarquements ont été rapides.
Nous avons bivouaqué à 6 km du port à Ksar el Sghir. Parking gardé bien pratique (20 MAD/nuit) signalé par Park4night, proche de gargotes et commerces : on est tout de suite dans le bain.
1 - La « descente » jusqu’en Mauritanie (du 26 déc 2019 au 3 janvier 2020 - 2130 km)
Trajet tranquille avec des étapes dépassant rarement les 500 km, sous un beau ciel bleu et pratiquement sans vent (même à Dakhla, c’est tout dire !).
Vers Tarfaya halte repas/repos (durée réglementaire : au minimum une heure et demie)

Le passage des frontières a été nettement plus rapide que l’année dernière :
Les Marocains ont été constants (2 h 15, comme l’an passé) et les Mauritaniens plus véloces (2h45 au lieu de 3h15) ; compter autour de 5 h (d’autres voyageurs sont passés plus rapidement, pour d’autres 24 h ont été nécessaires …). Il faut mentalement se préparer à ces attentes interminables (la période actuelle est d’ailleurs propice pour s’y entrainer chez soi).
Je précise que cette fois nous avons, un peu par hasard, fait appel aux services d’Arturo (10 € par véhicule). Même s’il ne nous a pas fait gagner beaucoup de temps (panne d’une machine de la Sécurité réparée par un touriste), il rassure (les passeports ne restent pas sous la pile). Nous avons été satisfaits de ses prestations d’autant qu’il assiste ses clients pour le change et pour l’achat de la carte Sim.
En bref, le franchissement de la frontière est long, mais ça se passe bien. Signalons qu’au retour les formalités mauritaniennes ont été réglées, comme en février 2019, en moins d’une demi-heure.
2 - Le projet Mauritanie de janvier 2020
Venant d’Atar, la route récente pour Tidjikja permet de profiter plus aisément des sites intéressants du Tagant : Les vieilles cités de Rachid et de Ksar El Barka, le lac Gabou, Tamassoumit, Matmata et ses crocos, la passe de Nega. Nous les avons déjà visités … mais , très probablement, beaucoup d’autres lieux pittoresques nous attendent encore.
Parmi les endroits inconnus de nous, et qui sont devenus nos objectifs principaux, nous avions relevé le trajet Oued El Gafla – Tidjikja décrit dans le guide sur la Mauritanie du DPM Gandini et surtout l’oasis perdue de Hassi Et Tâloghza mentionnée par Cyril Ribas et Sylvie Beallet dans leur guide « Mauritanie au GPS » d’octobre 1998.

Pour les traces, je dois d’abord savoir comment procéder sur Casa…ça peut prendre du temps.
3-Guerguérat Atar. Du 3 au 6 janvier 520 km
Premiers tours de roues à Boulanouar … et l’Overlander, le nouveau joujou de Garmin, nous fait prendre un chemin bizarre dans le sable: pas le temps de dégonfler que le G est déjà planté !
Evidemment les gamins accourent. Ils nous chantent leur hymne national… et remettent ça après une petite distribution de bonbons !
Photo du train de la Snim, obligatoire pour prouver que l’on a suivi les rails d’un des plus longs trains du monde (2 km je crois).
Une expérience à vivre : bivouaquer à quelques encablures de la voie ferrée et être réveillé au milieu de la nuit, dans le silence du désert, par le grondement sourd et puissant du monstre.
Les quelques trains journaliers rompent la monotonie d’environ 300 km de piste sableuse, facile dans son ensemble (mais si on veut se planter… c’est quand même possible). Et puis, au loin, on aperçoit les monolithes de Ben Amira. De loin, le regard est attiré, allez savoir pourquoi, par celui nommé « Aïcha ».
Avant de traverser il faut prendre quelques précautions.
Les traverses de voie ferrée, ici utilisées comme armatures pour des abris, constituent un danger quand elles sont au sol masquées par le sable.
Après avoir contourné Choum nous nous nous dirigeons vers Atar, via Azougui, en évitant la piste et en empruntant un agréable trajet indiqué par Jacomo.
Maintenant l’horizon n’est plus infini.
Au loin des taches blanches surprennent dans ce décor très sombre : il s’agit de mines (granit, je crois ?)
Plus loin une barkhane en balade
Nous passons la nuit dans un chaos rocheux
Avant Azougui, progression facile et agréable dans des paysages apaisants.
Le 6 janvier nous arrivons en début d’après-midi à Atar.
Nous avions déjà l’année passée fait le tour des différents campings. Pour nous, le mieux équipé est Bab Sahara (machine à laver et douches correctes) … mais accueil déplorable !
Cette fois, c’est le choc ! Nous sommes reçus à bras ouverts et verres de bissap à la main par la charmante et efficace Edith qui assure l’intérim du propriétaire, rentré pour quelque temps en Hollande.
Après toutes les souffrances supportées les jours précédents dans les sables nous profitons du luxe offert par cette auberge pour y prendre le diner (soles et frites bien faites) accompagné de bière fabriquée maison, tout à fait correcte. Après, il faudra pendant un certain temps se contenter de confit de canard et de Bavaria (bière sans alcool vendue à Atar).
Demain nous irons au resto d’ Hawa, c’est un autre style… et un autre épisode… à bientôt.