@Jacquestarn : merci merci ! Il est intéressant de voir à quel point les derniers compte-rendus sur le sujet sont complémentaires concernant la manière d'aborder son voyage en Mauritanie, que ce soit en immersion dans les étendues de sable pour de grandes traversées ou à petits pas dans la découverte de jolies pépites bien cachées.
Le coté positif de la Mauritanie, c'est que l'on trouve cette diversité, tant des paysages que des couleurs et en prime une autonomie totale sans aucune contrainte
Edmond
Toyota Hilux DC 3L D4D BVA 2008 Gazell' V1 grand raid 2013 N°13
C'est exactement pour toutes ces raisons que nous y retournons encore et encore...
Ce matin nous redescendons la belle dune que nous avons montée hier. Il n'y a plus de bétail autour du puits à part quelques vaches esseulées, plus âme qui vive non plus. Si l'on n'avait pas assisté au spectacle d'hier on pourrait presque penser que l'endroit est abandonné.
Nous poursuivons dans un bel oued à la végétation dense et variée, encore de beaux arbres remarquables comme celui d'hier. Après un cheminement très agréable entre la dune d'un côté et la barrière rocheuse de l'autre, nous trouvons une piste qui nous amène à un paysage tout à fait différent.
Arrêt et balade sur un site d'habitat ancien, comme on peut en voir des centaines sur Google Earth. Spectaculaire vu du ciel, peu convaincant au niveau du sol malgré quelques murs encore bien en place. Ni meules, ni meulettes et très rares tessons de poterie.
Nous resterons sur place pour la pause de midi, bien à l'ombre sous un acacia dans l'oued et nous aurons la surprise de voir arriver notre nomade d'hier sur son dromadaire ! Même au milieu de nulle part on arrive à rencontrer des gens qu'on connaît Avec quelques mots de français il nous explique qu'il cherche ses chameaux.
Oui, on s'attendrait presque à voir surgir un zèbre ou une gazelle !!!
Nous reprenons la piste, bien tracée et très roulante, on apprécie le confort sans les cailloux ni la tôle ondulée !
On traverse d'abord une impressionnante forêt d'acacias dont certains doivent être pluricentenaires.
Puis c'est une longue plaine dénuée d'intérêt et ponctuée de zones à vaches totalement minées par les bouses...
Nous retrouvons enfin un peu de relief et de couleur avec à nouveau une paroi rocheuse sur notre droite et d'immenses dunes orangées sur notre gauche. C'est magnifique. Nous traversons aussi de nombreux villages où la vie est parfaitement organisée : des parcelles herbeuses soigneusement clôturées par des buissons et un barbelé afin de les préserver de l'appétit vorace des vaches et y mettre chèvres et moutons, des enclos pour séparer les petits des mères, de jolis jardins parfaitement entretenus, des maisons entourées de cours bien balayées et surtout, surtout des sourires et des gestes d'amitié qu'on ne trouvait plus dans certains coins du pays.
Nous apercevons alors un train impressionnant de vaches qui remontent une dune au-dessus du village suivant. Pierre souhaite faire une vue en drone, nous quittons la piste et zigzaguons entre les pieds des calotropis pour nous rapprocher un peu. Pendant que nous surveillons le vol de l'engin, un jeune cavalier s'approche doucement de nous : il m'a dépassée au grand galop un peu plus tôt. Intrigué, il ne comprend pas ce qu'on fait. Il ose enfin s'approcher une fois le drone récupéré. Pierre lui montre les images, son visage s'éclaire d'un merveilleux sourire. Pendant ce temps une femme âgée et toute de guingois arrive du village accompagnée de ses petits enfants pour nous expliquer que nous ne sommes pas sur le bon chemin !!!
C'est la fin de la journée, dans les villages les femmes s'activent pour préparer les repas, ça sent bon le ragoût. Ici pas d'antenne pour relayer le téléphone, pas de paraboles, pas d'électricité. Les gens sont calmes et paisibles.
Il est temps de trouver un bivouac. Nous nous éloignons du dernier village traversé mais la piste nous embarque soudain dans un dédale d'acacias très bas et très serrés. Nous nous retrouvons bloqués à cause de notre gabarit, sans échappatoire. Une trouée inespérée nous permet de grimper sur la colline où une zone de terrain plat providentielle nous permet de poser enfin le camion !!!
Jolie vue dans les dernières lumières du jour, pas de vent, 24 °,quelques grillons, de quoi passer une bonne nuit. Demain matin nous étudierons un moyen de nous extirper de ces buissons griffus...
Après étude de la vue satellite nous comprenons pourquoi la piste que nous suivions hier faisait le tour du village pour en repartir et pourquoi le tronçon sur lequel nous étions était quasi impraticable : nous avions atteint le dernier village à être ravitaillé par ce côté là.
Pour éviter de nous retrouver à nouveau dans les branches nous avons pris au cap dans le dévers, c'est là que nous sommes contents d'avoir une cellule de 400kg, un centre de gravité très bas et pas de poids dans les hauteurs.
On voit le village et sa petite mosquée.
Nous avons ensuite retrouvé une piste bien tracée qui nous a baladée dans un décor de rêve
Arrivés dans une vaste plaine, l'environnement devient plus quelconque. Nous tournicotons un peu dans un grand village avant de retrouver la bonne direction mais nous trouvons à acheter du pain.
La zone est beaucoup plus peuplée, nous dépassons plusieurs villages peuls.
Le resto de midi s'appelle "à l'ombre sous l'acacia"
Et depuis le temps que nous côtoyons des vaches nous avons décidé de nous servir sur la bête, ici avec le vent et la chaleur la viande sèche sur pied
bonjour Annick et Pierre ,
C'est superbe , un grand Merci de nous faire partager ce beau voyage .
Je vois que Pierre a abandonné le bonnet et la doudoune ... !!! c'est qu'il doit faire de très bonnes températures.... pas comme chez nous ou il fait très froid !!
bonne continuation et au plaisir de vous lire et de vous voir
Dominique et Martine
@Martine et Dominique : merci pour votre message ! Pierre a tout de même gardé les chaussettes . J'espère que tout va bien pour vous.
@Kalimera : cellule faite maison, panneaux nid d'abeille ultra Light, 3,6kg/m², cellule vide 180kg. Aménagement intérieur minimaliste.
La piste de cet après-midi a été pénible, peu roulante, pleine d'acacias qu'il faut souvent contourner, sablonneuse à certains endroits et argile durcie avec les trous à d'autres. Et n'oublions pas quelques caillasses bien placées pour agrémenter le tout. Température jusqu'à 42° en milieu d'après-midi. Nous avons néanmoins atteint notre objectif du jour : un bivouac au fond d'une gorge où nous arrivons au moment où tout un groupe de babouins venus boire regagnent leurs abris dans les rochers. Notre arrivée ne passe pas inaperçue . Au zoom de l'appareil photo je constate qu'ils sont énormes et que ce seul groupe compte plusieurs dizaines d'individus. Mais le soleil est bas, peu de lumière, on verra demain si on peut faire mieux.
Quelques cris de chacals à la tombée de la nuit, des damans qui piaillent à qui mieux mieux dans les rochers. Un beau clair de demi-lune fait ce soir office d'éclairage.
Quelques villages peuls dépassés avant d'arriver.
Je suis toujours aussi impressionnée par les cornes des vaches.
Waouhhh ! Bravo ! Merci Annick pour ce reportage en direct, je pensais que tu ne réussirais pas à te plier à ces contraintes, c'est génial !
Vous avez fait un gros travail de préparation pour trouver ces endroits complètement isolés, ou presque, ça valait la peine. Tant de paysages différents, de terrains plutôt pas faciles, je ne parle pas de pistes puisque vous êtes souvent au cap.
Oui, un équipement minimaliste dans votre cellule ; j'ai la chance de l'avoir vue en vrai et elle est le résultat de choix et d'une philosophie du voyage que je comprends.
Et en plus, vous accompagner me réchauffe, parfait !
Bonne continuation, merci encore, vraiment, de nous offrir votre expérience mauritanienne !
Bonjour Anne, merci pour ton message et merci à ceux qui .
Raconter les étapes de la journée n'est pas une contrainte, on fait de belles pauses de midi, la nuit arrive vite au bivouac du soir, nous n'avons aucune contrainte de temps et cela nous permet de faire le bilan de la journée. Et puis j'ai une bonne raison de me connecter souvent, une raison qui pèse 3,5kg, qui mesure 50 cm et qui est arrivée quelques heures seulement notre départ ce qui ne nous a pas permis de la voir ...
Mais revenons à nos vaches
Ce matin pas de singes en vue. A l'heure où nous nous mettons en route dans l'idée de grimper -à pied- sur le plateau, ils ont déjà déserté les lieux pour aller chercher de la nourriture ailleurs. Ils ne nous ont laissé que leurs empreintes dans le sable autour du point d'eau.
Après une ascension d'une petite heure sur un GR très mal balisé, nous faisons une pause pour admirer la vue et entamons la descente dans un style très particulier .
Nous quittons le bivouac en milieu de matinée pour entamer la dernière boucle de ce circuit. Malheureusement nous avons sous estimé la difficulté des passages dans les forêts d'acacias où les pistes ne sont finalement empruntées que par des charrettes. Il faut se rendre à l'évidence, il n'y a pas de contournement possible. Nous décidons de nous replier sur une piste principale pour accéder à la suite de notre itinéraire.
Nous traversons des zones beaucoup plus peuplées où règne une intense activité.
Un pont intéressant mais nous passerons plutôt dans l'oued qui est à sec
Avant de rejoindre une piste principale afin de pouvoir démarrer notre prochain itinéraire, nous traversons encore quelques beaux villages aux populations paisibles et souriantes. Je trouve ces villages propres et parfaitement organisés : au niveau des habitations et de la vie en commun. C'est un vrai plaisir. Et un sacré contraste avec les villages suivants situés sur l'axe plus important, jonchés de détritus, avec des enfants qui courent derrière le camion en hurlant "cadeau cadeau" et des adultes qui nous invectivent car nous ne nous arrêtons pas . Tout cela suinte la misère et le mal être.
Nous roulons jusqu'au coucher du soleil dans une grande plaine à bétail et nous nous arrêtons en roue libre en laissant le camion trouver tout seul un emplacement à sa convenance .