Manard a écrit :Bonjour Forclod,
Je te remercie pour cette mise en bouche
J'ai quand même quelques questions :
Tu nous indiques que l'aluminium serait un choix intéressant en terme de poids, je pense qu'un des points délicats va être l'encollage, car je n'ai pas travaillé avec de l'alu mais des feuilles de stratifiée à coller sur des panneaux de contreplaqués ou d'agglomérés avec de la colle néoprène. La difficulté est d'appliquer la feuille sur le panneau qui sont tous d'eux encollés avec un temps d'attente permettant la prise rapide dès le contact des deux surfaces, là il ne faut rater la manœuvre sinon adieu la feuille de stratifié, dès qu'il y a contact on ne peut plus corriger le positionnement de la feuille s'il n'est pas correct

. Pour ce faire je procède avec de petits liteaux de bois rabotés disposés avec un pas suffisant sur le panneau pour éviter le contact de la feuille de part son propre poids sur le panneau. Dans le cas de grands panneaux comme nos cellules cette technique ne doit pas être évidente à mettre en œuvre. Pareil, une fois la feuille de stratifié en contact avec le panneau je prends une grosse cale avec un matériau tendre style feuille de caoutchouc au contact avec le stratifié et avec un maillet caoutchouc je tapote sur toute la surface pour chasser l'air encore emprisonné et bien assurer le contact des deux surfaces. Avec une feuille de 0,7 mm si on met en œuvre cette technique on va marteler la feuille

. Comment maroufler en pareil cas?
Peut-être qu'il existe des colles permettant le positionnement de la feuille sur peu de surface en contact au départ comme les MS polymères ou autres ?
Il existe également des feuilles en résine polyester gelcoatée à coller, PVC... , est-ce un bon choix, par rapport à une application manuelle des différentes couches sur l'âme ?
Merci pour ton éclairage et tes explications
Je te souhaite une bonne journée
Bernard
Plusieurs questions, on va sérier les réponses pour essayer d'être clair.
COLLE NEOPRENE
Arrêtez de vous battre avec la colle à enduire à la raclette ou au pinceau. Il faut prendre de la colle néoprène à pistoler. Deux avantages, elle s'applique avec un pistolet à grosse buse (type castomarché bas de gamme qui coûte 15 euros made in n'importe avec une buse de 2.5mm) , ensuite de par le pistolage elle est économique parce qu'on en met 5 à 8 fois moins qu'en application manuelle.Un inconvénient, elle ne se vend pas en toute petite quantité (mini 10l à ma connaissance)
On voit tout de suite l'intérêt de cette colle à pistoler. Pour faire simple, le néoprène, c'est du caoutchouc (synthétique, mais caoutchouc) donc lourd, mais résistant très bien à l'air salin (combinaison de plongées) ou aux hydrocarbures .
Si on le pistole on en utilise beaucoup moins, donc moins lourd d'une part, et d'autre part, on permet à la couche appliquée de "sécher" plus vite (c'est à dire de laisser s'évaporer le diluant qui lui permet de rester en phase liquide)
Le "tac", c'est à dire le moment où l'on peut mettre au contact les deux faces à coller est suffisament large (une vigtaine de minutes) pour mettre en application des surfaces de l'ordre de 6 à 8 m² seul ou a deux si l'on est pas sûr de soi.
Il faut simplement se souvenir que cette colle étant diluée, elle va pénétrer les matériaux poreux facilement, il faut donc faire une première couche légère qui sert de "bouche pore" et permet à la seconde d'être efficace. Savoir aussi qu'il ne faut pas "charger" inutilement, et moins encore passer plusieurs couches. La plupart des délaminages de collage néoprène viennent du fait de ne pas respecter l'un de ces deux conseils.
DOUBLE ENCOLLAGE ET AFFICHAGE.
Une fois le double encollage réalisé (1 couche bouche pore sur le matériau poreux, une couche de collage sur le parement non poreux, une couche de collage sur le matériau poreux, donc) il faut laisset les deux surfaces dégazer (de ce point de vue on peut passer un coup de sèche cheveux ou de décapeur thermique FROID (danger de mise à feu sinon ) pour chasser le diluant qui à tendance à stagner sur ces grandes surfaces, un ventilateur fera aussi l'affaire.
A ce propos, si vous êtes fumeur, n'hésitez pas à prendre une bonne assurance vie lorsque vous pistolez de la colle néoprène....même la pipe, je sais de quoi je parle...!
Pour l'affichage, la technique des tasseaux reste la plus simple et la meilleure, espacer les tasseaux d'une trentaine de centimètres, et ôtez celui du centre en premier. Vous mettez en contact les deux surfaces encollées avec le plat de la main EN VEILLANT METICULEUSEMENT à ce qu'il ne reste pas de bulles d'air prisonnières. Une fois tous les tasseaux enlevés vous pouvez maroufler le parement en utilisant deux techniques . La plus simple est celle de Bernard, avec une ou deux remarques : un bon maillet de 500g à 750 g en caoutchouc fait très bien l'affaire avec un disque de bois dont le périmètre au contact du parement aura été au préalable légèrement arrondi pour ne pas laissé de trace lorsque vous taperez comme des fous sur celui ci avec votre maillet. Mieux encore un maillet à bille donnera encore plus de contact à votre colle : plus vous tapez fort, plus fort est le contact, meilleur est le collage.
deuxième méthode, le maroufleur, petit outil muni d'un cylindre tournant et de deux poignées qui permet d'être très rapide pour chasser les bulles. Il n'en reste pas moins qu'un bon coup de maillet sur une rondelle de cp de 15mm, assure un excellent collage.
LA BULLE ET LE TRAVERS
Le cauchemar du colleur ! Il est vrai qu'avec la colle néoprène le contact est "définitif" : si c'est gouru c'est foutu !
Et bien non, pas forcément.
Deux principales causes donc: la bulle et le travers.
La bulle : elle est causée par du gaz résiduel , en général par le fait que vous avez mis en contact trop tôt vos panneaux collés, ce qui fait qu'il se crée une poche de gaz en général au milieu du panneau. Le moyen de contourner le problème, très simple: vous effectuez un trou de 2.5mm au centre de la bulle et faîtes sortir le gaz en marouflant autour de la bulle en la réduisant peu à peu. Il reste la trace du trou de foret, mais vous avez sauvé votre panneau.
Néanmoins, il faut se souvenir que cette bulle est toujours dûe à un collage trop hâtif et que celui ci est imparfait sur tout le panneau : si c'est un parement décoratif non soumis à de grosses contraintes, pas de problèmes, si c'est un panneau structurant, il faut le refaire (ce qui vous emble bien tenir aujourd'hui, se délaminera dans 6 mois, dans 5 ans, mais se délaminera. Dans ce cas là la solution est au paragraphe suivant
Le travers : çà, c'est ce qui fait le plus peur, je m'explique : vous avez votre parement dans les bras , vous le posez sur vos aiguilles installées tous les 30 cm sur votre panneau et là, PAF , contact, le parement s'est mis en travers lorsque vous le déposez, et les deux panneaux sont rentrés en contact et l'un est en travers par rapport à l'autre.
Premier conseil, n'essayer pas de décoller, vous allez tout casser ou arracher la colle sur l'une des deux surfaces, ce qui créerait une zone sans collage.
Pas de panique, cépatoufoutu.
D'abord inutile de courrir, çà ne changera rien !
De deux choses l'une, ou votre parement, légèrement en travers sur le panneau reste utilisable avec les coupes que vous devez faire (c'est pourquoi il faut toujours coller des panneaux bruts de cotes et les couper ensuite) et là vous finissez votre collage, soit c'est la cata.
Et là, tataaaa, Sainte Acétone priez pour nous : vous redressez verticalement votre panneau sans ôter les aiguilles, et en les scotchant au panneau ( à deux c'est plus facile...), et vous faîtes couler de l'acétone là où il y a contact, vous allez voir, çà se décolle tout seul et sans effort.
Bien sûr, votre collage est foutu, et il vous reste à le recommencer (avec une couche plus fine de colle, la colle colle très bien sur la colle !), mais vous n'avez perdu que du temps, et pas les panneaux;
Avec toutes les économies que je vous fait faire, hein !
Elle est pas belle la vie mmm ???
Pour la manipulation, la feuille d'alu , comme la feuille de stratifié n'a pas de nerf, il faut don la cambrer dans sa largeur pour qu'elle ait le minimum requis de tenue pour la prendre . Honnêtement çà demande un peu de pratique, mais une fois qu'on la tient , on peut opérere tout seu avec des panneaux de 3m par 1m50.
A deux la manipulation est identique : il faut cambrer la feuille sur sa largeur pour faire une longue "gouttière" plus facile à manipuler. Chacun installer non pas à chaque bout, la feuille de parement est molle et s'écroulerait, mais dans la même position que si vous étiez seul, mieux encore en vis à vis.
Pour le marouflage, la méthodologie est la même, que ce soit avec un disque (à l'arrête périmétrique arrondie) ou avec un maroufleur dont le cylindre est en caoutchouc. Ce qui laisse des traces sur l'alu, c'est d'une part les angles d'une cale qui serait carrée ou rectangle, et d'autre part le marouflage trop prêt des aiguilles qui plierait la feuille d'alu (il faut que vos aiguilles soit assez épaisses-3cm- et l'espace à maroufler assez large -30à 60cm)
La colle néoprène n'est pas adaptée à une surface qui n'est pas plate, en ce sens une feuille de" polyester "gelcoatée ne possède pas une planéité suffisante
Quant au PVC, à proscrire, il n'a que des inconvénient: lourd, cassant, toxicité du produit et des colles, difficile à peindre, fragile de surface...
Pour une feuille de "polyester" gelcoaté le collage se fera avec des colles liquides (époxy ou autre) avec mise sous vide par voile étanche et une petite pompe à vide . Le besoin de pression (et donc de vide) n'est pas énorme, vu les faibles contraintes d'un panneau sandwich de cellule au regard de ses petites dimensions.
En industie, les panneaux sont fabriqués par laminage, ce qui permet d'éliminer le problème des bulles qui peuvent subsister dans la mise sous vide, et qui pemet d'avoir un panneau d'épaisseur strictement constante.
Autre solution, la colle en ruban ou en panneau.
Créé par Scotch pour l'aviation, puis appliqué à l'industrie automobile pour coller les logos et autres bandes latérales. C'est en fait un film de colle d'un ou deux micron d'épaisseur posé sur un film papier pellable ( comme le tricostéril mais sans le tricostéril, me fais-je comprender

? ), . Certains fims sont si solides qu'en tentant d'arracher une baguette vous enlevez la peinture (VW) ou la peinture et l'apprêt (Renault), voire déformez la tôle (non, je ne dirai pas quelle marque

). Redoutable puisque résistant à tout ce que peut rencontrer une automobile, y compris les solvants, ce type de colle n'a que deux inconvénients : là, quand c'est gouru, c'est vraiment foutu , d'une part, et c'est abominablement cher au m². A proscrire donc pour la cellule, mais on peut y penser pour du mobilier par exemple.
Voili voilou, c'est un peu rapide mais j'espère que cela répond à tes questions.
A vos maroufleurs, foutre diantre et palsembleu !
