@oc07
Je ne m´en souvenais pas !
C´est pas beau de vieillir...
Mais non ! On appelle ça du comique de répétition
@euro6 : Je n'ai pas lu "Neige" d'Ohran Pamuk mais "Cette chose étrange en moi" où le protagoniste a sensiblement le même âge que moi et où on le suit de son adolescence à sa vie d'adulte à travers les changements sociétaux de la Turquie. Très intéressant.
Extrait de mon carnet de voyage de 1983 : " A Erzurum, nous sommes accueillis par les militaires. Fouille en règle, passage de nos sacs à dos au détecteur. Raoul, grand amateur de rugby, n'a pas pu s'empêcher de prendre un ballon. Cette forme oblongue qui se dessine à l'écran inquiète fort les militaires qui lui font vider son sac. Puis c'est au tour de Bruno qui a rempli les poches de son sac d'une multitude de petits objets métalliques, coupe ongles, canif, petite boîte en fer blanc avec nécessaire de couture, le détecteur bippe sans arrêt, le comptoir de la douane ressemble bientôt à l'éventaire d'un marchand ambulant ! Enfin nous sortons de l'aéroport pour prendre le minibus qui va nous conduire à Kars. Toujours entre 2 rangées de militaires dont les armes pour le coup ont pris une taille de plus. Il y a déjà 7 personnes dans le minibus, nous sommes 9 + les sacs à dos mais ça ne pose aucun problème, nous commençons déjà à nous habituer, et nous serons les derniers à descendre à Kars, terminus de la ligne. Il va nous falloir trouver où dormir pour la nuit. Notre arrivée a provoqué un attroupement sur la place. Nous faisons un tas avec nos sacs à dos et formons un cercle autour. Deux des garçons partent en quête de notre gîte pour la nuit. Les gens nous observent en restant à distance, quelqu'un jette un mégot sur nos sacs, un autre crache, on tire furtivement sur nos vêtements, l'attente est un peu longue. Finalement les 2 Philippe nous ont trouvé un « hôtel ». Un bâtiment sur 2 étages coincé entre d'autres bâtiments sur 2 ou 3 étages. Au rez de chaussée, une salle vide. Le taulier nous présente un classeur où nous mettons des croix en face des cases qui représentent nos chambres : le registre de l'hôtel. Nos chambres sont réparties sur les 2 niveaux supérieurs. On rajoute des lits dans les pièces où nous allons dormir. Pour les sanitaires, c'est au choix : soit le premier étage où il y a de l'eau mais pas de serrure sur la porte, soit le deuxième étage où il y a une serrure sur la porte mais pas de robinet... La famille entière du proprio, rameutée pour l'occasion est postée un peu partout : derrière une porte, dans la cage d'escalier, dans une encoignure du mur, pas un pas hors de nos chambres sans qu'on tombe sur un visage aux yeux écarquillés, qui nous observe sans un mot. Il n'y a aucune hostilité, juste de la curiosité, nous sommes jeunes, gais, bruyants, colorés, insouciants, bref d'un exotisme extraordinaire !"
Population de Kars au dernier recensement : 130 000 habitants. Je n'ai pas eu envie d'y retourner.
Pour l'instant nous sommes toujours dans le brouillard, au propre comme au figuré. La suite du parcours nous entraîne sur des pistes de montagne qui frôlent les 3000 m et l'état de celle que nous venons de prendre ne nous enthousiasme guère. Un coup d'œil à l'évolution météo des 48 prochaines heures finit de nous décourager : pluie et brouillard. On décide de redescendre cette vallée infernale, de trouver un endroit plus sympa pour le bivouac afin de réfléchir tranquillement à la suite qu'on va donner à ce voyage.
Nous retrouvons donc les rives de la mer Noire où il est inutile d'espérer trouver un endroit où s'arrêter. Une recherche sur internet nous indique un "camping" au-dessus de Trabzon, les commentaires sont élogieux, de toute façon on n'a pas 36 solutions.
Sur la voie rapide à l'entrée de Trabzon, hyper encombrée en ce jour de week-end, le gps perd le signal et nous fait louper la sortie

. Nous voilà embarqués dans les rues de la ville pour essayer de récupérer l'itinéraire. C'est étroit et il y a une circulation de folie. Enfin, on s'extirpe de là et on suit le cheminement pour arriver au camping. C'est interminable ! On monte de plus en plus, c'est une petite piste en lacets, on se demande si on va arriver au bout.
Il fait nuit quand on s'arrête enfin devant l'entrée du camping à peine éclairée par une loupiote. Par chance le gardien est là. Il nous explique qu'on doit remonter un peu la piste et s'installer sur la prairie qu'on a dépassée. En bas c'est pour les campeurs avec les tentes. On est crevé, les 6 heures de route qu'on vient de faire pour arriver jusque là s'ajoutent aux 6 heures de route de la matinée. On s'installe à l'aveugle sur la prairie. On est tout seul. Des myriades de lucioles volettent autour du camion et une petite pluie fine commence à tomber. Morphée nous tend les bras. Demain sera un autre jour.
Au réveil nous découvrons l'endroit, enfin ce qu'on peut en voir malgré le brouillard. Il pleut.
La décision est prise : on va mettre le cap à l'ouest vers Kayseri dans un premier temps puis vers le sud et la mer par la suite. La route, une 2 x 2 voies, n'est pas désagréable si on fait abstraction des usines à béton tous les 10 m, des carrières, des grands travaux d'aménagement de tunnels, d'ailleurs on en fait un ce matin de 16 km, ben c'est long, même avec un éclairage façon night club

... En dehors des villes où se dressent des immeubles neufs tous sur le même modèle et pas encore habités on trouve quelques poches de résistance, quelques paysans regroupés dans un hameau en train de faire leur foin ou de cultiver leurs parcelles.
A midi on trouve un joli coin de pique-nique, certes un peu sale, on n'est pas les premiers, mais au soleil et avec des arbres. On va en profiter pour se faire un vrai repas de dimanche !
On n'a pas très envie de reprendre le même chemin que l'aller qu'on n'a pas trouvé très intéressant alors avant Kayseri on décide de prendre plein sud, direction Gaziantep par une route qui ne doit intéresser personne car il n'y a ni usine à béton, ni carrières. En plus on laisse derrière nous ces gros nuages noirs et menaçants. On se pose dans un sympathique carré de verdure dont on ne profite pas vraiment car il souffle un vent glacial.
