Chinguetti – Ouadane – Aouelloul – Berbâra, 26 janvier au 3 février (suite et fin)
Une nouvelle journée, il est temps de rebrousser chemin et de revenir vers Chinguetti. Comme à l’aller le parcours jusqu’à l’oasis se fait au cap, cette fois nous contournons Tanouchert par le Sud, là pas de risque d’ensablement, le passage est plus facile que par le Nord. Après l’oasis nous retrouvons plus ou moins des traces au sol, il y a eu du vent et parfois nous n’avons plus de traces devant nous. Nous nous éloignons un peu du tracé « normal » et, bien que nous trouvions d’anciennes traces, celles-ci semblent dater et le relief n’est pas très « facile », nous faisons demi-tour pour reprendre le tracé de l’aller. Un peu plus loin nous croisons un véhicule (le seul vu sur l’aller-retour Chinguetti – Ouadane) et le guide nous dit que ce sont des traces du temps du Dakar et que le parcours est dangereux, nous avons bien fait de revenir sur nos pas.
Arrivés à Chinguetti, retour chez Aïcha.
Aujourd’hui nous pensons rejoindre l’oasis de Tergit par le parcours habituellement utilisé par les guides locaux. Nous suivons une piste bien marquée puis qui s’estompe dans le sable mais il y a une belle trace fraîche au sol, donc nous la suivons sans trop faire attention. A un moment nous constatons une divergence mais l’écart est faible, on pense à une « variante » et poursuivons, surtout que l’environnement est sympa et la piste bien agréable.

Belle trace dans un sable très confortable
Arrivés au fond la trace remonte dans un champ de barcanes, nous zigzaguons entre elles jusqu’au moment où il faut faire une grande traversée dans le sable. Nous nous y plantons. Arrêt immédiat sans insister. Nous sommes seuls, tous deux avec un mal au dos ajouté d’un problème d’épaule pour Aminata alors il faut gérer au mieux en mettant d’entrée toutes les chances de notre côté ; on dégonfle, quelques petites pelletées pour mettre en place les plaques, reconnaissance préalable du parcours jusqu’à la sortie de l’erg, et on repart en courtes jusqu’au reg sans souci.

On sort le matériel pour assurer la sortie du plantage
Pause repas et sieste. Un nomade passe, il a une fuite sur son circuit de refroidissement et me demande du produit « bouche fuites », sur le coup on n’a pas pensé à lui conseiller de mettre du blanc d’œuf. On discute pistes, tout droit c’est Tidjikja mais beaucoup de sable, difficile, et pas du tout dans notre direction. En prenant à droite quelques kilomètres plus loin on arrive au cratère d’Aouelloul. Ça nous va très bien, on y est déjà passé et depuis Aouelloul on peut couper la piste Chinguetti – Tergit ou remonter jusqu’à Amodjar. On repart donc dans le reg vers Aouelloul, on franchit la chaîne de Zarga par un col bien sympathique sauf que la descente est très sableuse et serait peut-être difficile à prendre dans l’autre sens.

En haut du col

Devant nous la grande plaine de l’Aouelloul

La descente sableuse (sans difficulté dans ce sens)
Au cratère nous faisons un stop et partons en faire le tour à pieds histoire de se dégourdir les jambes.

Le cratère météoritique d’Aouelloul
Des nomades viennent nous proposer quelques babioles, nous ne prenons rien mais leur laissons quelques bricoles qui les ravissent. Nous passons la nuit un peu plus loin, au Nord du cratère.
Pour un des guides rencontré plus tard à Atar, le parcours Chinguetti – Aouelloul est le plus beau dans la région.
Huitième journée de vadrouille.

Beau ciel pour le réveil
Nous repartons vers le Nord et nous apprêtons à retrouver l’itinéraire prévu.

Un petit passage sympathique

Au fond, la chaîne de Zarga
Hélas quelques kilomètres plus loin nous nous trouvons devant un champ de dunes (que, d’après notre trace, nous avions traversé 3 ans auparavant sans le souvenir de la moindre difficulté). Nous nous arrêtons et partons à pieds chercher un passage, nous ne trouvons rien qui nous convienne et décidons de faire demi-tour et de tenter la sortie par le village d’El Berbâra, parcours effectué en 2019. Le trajet se fait sans difficulté.

Un petit relief nous permet de voir la grande plaine …. déserte

Sur le chemin d’El Berbâra
Depuis le village d’El Berbâra (pas de photos de ce village qui possède une très belle oasis en contrebas, trop de vent) il y a une nouvelle piste tracée au bull mais bien plus mauvaise que l’ancienne, d’ailleurs on voit bien que tout le monde continue à emprunter l’ancienne piste.

La nouvelle mauvaise piste
Nous retrouvons le goudron, nous voici sortis d’affaire ! Nous faisons le bivouac un peu plus loin, derrière une dune.
Nous avons un peu stressé quand on a vu que, sur les 3 « sorties » possibles depuis le cratère, 2 présentaient des difficultés que nous n’avions pas envie d’affronter seuls. Nous avons constaté, dans tout ce secteur, que le sable envahissait beaucoup les pistes et tout le relief, impression confirmée par les guides avec qui on en a parlé. De retour à Atar on a découvert qu’au Sud du cratère il y avait une autre piste qui remontait vers Amodjar mais nous ne le savions pas.
Dernier jour, on rentre à Atar par le goudron. 550 km effectués seuls et sans rencontrer grand monde. C’est une expérience qui s’est très bien passée mais que nous n’avons, après coup, pas envie de renouveler seuls.
La trace de ce parcours
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