Oui, on s'attendrait presque à voir surgir un zèbre ou une gazelle !!!
Nous reprenons la piste, bien tracée et très roulante, on apprécie le confort sans les cailloux ni la tôle ondulée !
On traverse d'abord une impressionnante forêt d'acacias dont certains doivent être pluricentenaires.
Puis c'est une longue plaine dénuée d'intérêt et ponctuée de zones à vaches totalement minées par les bouses...
Nous retrouvons enfin un peu de relief et de couleur avec à nouveau une paroi rocheuse sur notre droite et d'immenses dunes orangées sur notre gauche. C'est magnifique. Nous traversons aussi de nombreux villages où la vie est parfaitement organisée : des parcelles herbeuses soigneusement clôturées par des buissons et un barbelé afin de les préserver de l'appétit vorace des vaches et y mettre chèvres et moutons, des enclos pour séparer les petits des mères, de jolis jardins parfaitement entretenus, des maisons entourées de cours bien balayées et surtout, surtout des sourires et des gestes d'amitié qu'on ne trouvait plus dans certains coins du pays.
Nous apercevons alors un train impressionnant de vaches qui remontent une dune au-dessus du village suivant. Pierre souhaite faire une vue en drone, nous quittons la piste et zigzaguons entre les pieds des calotropis pour nous rapprocher un peu. Pendant que nous surveillons le vol de l'engin, un jeune cavalier s'approche doucement de nous : il m'a dépassée au grand galop un peu plus tôt. Intrigué, il ne comprend pas ce qu'on fait. Il ose enfin s'approcher une fois le drone récupéré. Pierre lui montre les images, son visage s'éclaire d'un merveilleux sourire. Pendant ce temps une femme âgée et toute de guingois arrive du village accompagnée de ses petits enfants pour nous expliquer que nous ne sommes pas sur le bon chemin !!!
C'est la fin de la journée, dans les villages les femmes s'activent pour préparer les repas, ça sent bon le ragoût. Ici pas d'antenne pour relayer le téléphone, pas de paraboles, pas d'électricité. Les gens sont calmes et paisibles.
Il est temps de trouver un bivouac. Nous nous éloignons du dernier village traversé mais la piste nous embarque soudain dans un dédale d'acacias très bas et très serrés. Nous nous retrouvons bloqués à cause de notre gabarit, sans échappatoire. Une trouée inespérée nous permet de grimper sur la colline où une zone de terrain plat providentielle nous permet de poser enfin le camion !!!
Jolie vue dans les dernières lumières du jour, pas de vent, 24 °,quelques grillons, de quoi passer une bonne nuit. Demain matin nous étudierons un moyen de nous extirper de ces buissons griffus...
