Et pourquoi pas la Bulgarie ?

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ivecogitation
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Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par ivecogitation »

Pour la 2ème année consécutive, nous avons remis dans les tiroirs nos cartes de la Mauritanie et les projets de voyage qui allaient avec... mais où donc partir cette année ???

Un joli documentaire vu à la télé, un vieux guide déniché chez un bouquiniste (Bulgarie, bibliothèque du voyageur chez Gallimard, 2009), un roman de Kapka Kassabova (Lisière), et pourquoi pas la Bulgarie ? Départ prévu début septembre une fois établi l'inventaire des principaux centres d'intérêt que nous relierons par des chemins buissonniers.

Traversée Ancône-Igoumenitsa sans histoire, sur un petit ferry qui en a vu d'autres. Cabine ambiance chambre froide, ventil' à fond pour cause de Covid, matelas à amnésie de forme, oreillers remplis de sciure... on se glisse dans des draps qui fleurent bon la javel sous une couverture en papier buvard. La douche est soit brûlante soit brûlante. Mais "ça fait la job" comme disent les Québécois.

Igoumenitsa. On trace direct vers la frontière en passant à travers les montagnes par des tunnels si longs qu'il fait encore jour quand on y rentre et déjà nuit quand on en sort. Bivouac tranquille au bord d'une rivière au moment où les étoiles commencent à s'allumer. En partant le lendemain matin on avise un panneau qui signale la présence possible d'ours : si je l'avais vu hier soir en arrivant, est-ce que j'aurais autant insisté pour qu'on mange dehors ?

On reprend l'autoroute, on passe Thessalonique, ses usines monstrueuses et la pollution qui va avec, puis on passe la frontière et on bifurque direct sur des petites routes qui sillonnent les vignobles. Le relief est plus doux, moins abrupt qu'en Grèce.

On traverse de petits villages, atmosphère paisible, maisons de briques rouges et de pisé, jardins fleuris, et on se dirige vers Melnik et ses « pyramides », formations rocheuses particulières.

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On zappe Melnik, ses auberges pour touristes et ses parkings à bus pour enquiller une piste qui longe les contreforts du Pirin côté sud. Des vues sympas, un coin à pique-nique où Pierre regarde la télé sur écran panoramique en changeant de chêne de temps en temps :loll:

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La piste s'étire interminablement dans la forêt, et soudain au détour d'un lacet apparaît un village improbable comme sorti d'un autre espace temps. Cette vieille femme assise immobile contre le mur de sa maison est-elle réelle ou est-ce une peinture de Banksy ?

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On retrouve le goudron et on met le cap sur Bansko, station de ski réputée. C'est le grand écart facial après le village fantôme !!! On se croirait en Autriche ! On se pose sur le parking avant le dernier refuge pour aller marcher demain et voir les lacs de montagne. Le resto est encore ouvert. Il fait froid. Il est tard. Les tables sont dehors, mais le barbecue fume et répand dans l'air de délicieuses odeurs de viande grillée. La salade est énorme, la viande juteuse, le pain moelleux et chaud, parfumé à l'aneth et badigeonné d'huile qui dégouline sur le menton quand on mord dedans. Les mains gelées, le nez qui goutte, on retourne au camion repus en finissant d'essuyer machinalement nos doigts graisseux au fond des poches de nos blousons.

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fifitoy
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par fifitoy »

j'adooooore !!!! :coeur: :mrgreen:
Fifitoy Mauvais Génie :mrgreen:

TemboPhase II-Year in Africahttp://www.tembo-trip.com
Y’a une route tu la prends.qu’est ce que ça coûte
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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par ivecogitation »

Bansko, raté...

Ce matin il fait 7° dans le camion et 5° dehors. Je n'ai pas entendu le frigo se mettre en route cette nuit. Avec 2° d'écart seulement il ne doit tourner que pour la lumière... Tard hier soir et depuis le petit matin des dizaines de voitures grimpent vers le départ de la rando que nous avons prévue. On en a déjà compté au moins 300. Inutile de songer à monter avec le camion. On décide d'abandonner le projet rando et on redescend. On verra ce que nous réservera la journée !

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Un peu d'histoire: nous sommes dans les Rhodopes une région où vivent les Pomaques, des Slaves et des Bulgares convertis de gré ou de force à l'Islam lors de la domination ottomane qui aura duré tout de même 5 siècles. Ici les femmes portent des pantalons fleuris genre sarouels, des foulards souvent colorés, les hommes sont entre eux au café et il n'est pas rare de voir dans les villages un minaret côtoyer une église. La production principale de cette région a longtemps été le tabac. Kapka Kassabova en parle bien mieux que moi :« Il (Ahmed, une quarantaine d'années) avait ramassé le tabac dès l'âge de 5 ans, avec le reste de sa famille. « Faut le cueillir avant l'aube, des fois même en pleine nuit, vu que la rosée colle les feuilles entre elles. J'avais toujours les doigts plein d'entailles. Une pire de chaussures pour 8 enfants. Tu sais ce que c'est la pauvreté, la vraie ? » […] Dans les années 60, la Bulgarie était le premier exportateur de tabac au monde. La variété locale aromatique, connue sous le nom de « tabac oriental « , était traditionnellement cultivée par des musulmans, tandis que la viticulture avait toujours été l'apanage des Chrétiens. Quand les Turcs furent contraints de quitter le pays en 1989, l'industrie du tabac, qui (au même titre que le maraîchage) avait été un des fers de lance de l'économie depuis plus d'un siècle, s'effondra du jour au lendemain. Il n'y avait plus personne pour ramasser la récolte. »

Aujourd'hui la variété « Virginia » aux feuilles beaucoup plus larges a remplacé la variété « Oriental » mais il reste encore quelques petites parcelles où cette ancienne variété est encore cultivée, elle est reconnaissable à ses feuilles beaucoup plus petites. La production reste artisanale, il n'est pas rare de trouver de petits séchoirs dans les fermes.

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Kovatchevitsa
Donc, c'est le week-end, les Bulgares se baladent, on va faire comme eux. Beaucoup de villages typiques étaient laissés à l'abandon mais depuis quelques années ils sont peu à peu réhabilités pour servir de résidences secondaires et sont devenus des endroits touristiques. C'est le cas de Kovatchevitsa, notre premier arrêt. Le village grouille de monde, mais nous sommes les seuls touristes étrangers.

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Dolen
On continue à égréner le chapelet des villages anciens. Dolen n'a pas bénéficié du même engouement touristique et immobilier que Kovachevitsa. Certaines maisons sont tellement dans leur jus qu'elles sont en train de s'y noyer dead

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Le distributeur de boissons
Absolument hideux, installé de manière incongrue et anachronique dans une des rues principales du village, 3 petits vieux sont assis sur le banc en face, leur gobelet en carton à la main (je n'ai pas osé les photographier, j'ai attendu qu'ils soient partis). Le papotage à la machine à café ou les brèves de comptoir version bulgare :roll:

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Le bivouac
Il est temps de quitter le villes et leur agitation, nous prenons une piste entre les champs qui s'enfonce dans la forêt. Dans les champs de pomme de terre, toute la famille réunie pour le dimanche s'active à la récolte pendant que l'un d'entre eux propose au bord de la route les tubercules à la vente sur le capot de sa voiture.
Après quelques kilomètres on se pose en douceur près d'un ruisseau pour un bivouac tranquille.

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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par ivecogitation »

La piste
Elle continue paresseusement entre forêt et prairies vallonnées qui rappellent la Roumanie. Unique rencontre, un bûcheron avec son UAZ et son cheval, tellement interloqué de nous voir là qu'il ne répondra même pas à notre salut.

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Sorties dominicales des Bulgares
Tout Bulgare doté d'une automobile se doit de promener sa famille le week-end de préférence dans des sites touristiques où l'on accède par de petites routes en cul de sac et à voie unique avec au bout un parking où il est impossible de faire demi-tour. Comme on manque d'imagination on va aller là aussi :langue2: . Apparemment la majorité des touristes qui fréquentent ce genre de lieux est bulgare donc tous les panneaux explicatifs sont en, je vous le donne en 1000, bulgare. Dont acte.

La gorge du diable
1ère étape, la gorge du diable,(Diavolskoto Geurlo) un gouffre impressionnant à l'origine du mythe d'Orphée et Eurydice. On rentre par un long boyau étroit mixé avec un groupe de Bulgares qui se marrent aux vannes du guide auxquelles on ne comprend rien. Puis on déboule dans le gouffre, immense. Pas de photo possible pour rendre le côté grandiose du lieu, je vous renvoie à Ggle si vous êtes intéressés.
La remontée des 150m s'effectue par des escaliers raides à flanc de paroi, déconseillés aux personnes cardiaques comme l'indique aimablement le panneau en bas (en anglais celui-ci, preuve que ça doit être vraiment dangereux). Voilà, fin de cette 1ère visite.
Parenthèse : la mythologie grecque est très présente, le nom des Rhodopes viendrait d'un ancien couple de Thraces, Hemos et Rhodopes, qui se seraient imprudemment et impudemment comparés à Zeus et Hera. Ces derniers, très en colère, les auraient transformés en montagnes, les Rhodopes et les Balkans anciennement appelés montagnes d'Hemos.

La même en couleur
2ème étape du circuit bulgare dominical, les chudnite mostov. Même route étroite et en cul de sac, même parking galère, mêmes familles à selfies. Site sympa, d'immenses arches de pierre.

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Bon allez, c'est pas le tout, mais il faut trouver un bivouac. 5km de piste forestière, c'est à dire empruntée par des forestiers, parcourus en 1h, faites le calcul c'est pas difficile, et nous pouvons enfin saisir l'esprit des Rhodopes, au milieu des vaches qui se demandent ce qu'on fait là.

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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

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Un lundi au soleil

On se réveille dans la brume et on refait nos 5km, toujours en 1h en croisant le 4x4 de Maxime, le forestier. A Chepelare, ville moche et sans âme nous essayons de retirer de l'argent à une 1ère banque dont le distributeur est en panne, du moins c'est ce qu'on a déduit du feuillet A4 collé dessus et écrit en cyrillique, puis à une 2ème avec un papier plus petit, toujours écrit en cyrillique et qui n'a pas voulu de notre carte. Puis nous avons cherché du pain, que nous n'avons pas trouvé, les boulangeries sont totalement inconnues en Bulgarie et drame absolu pour Pierre les pâtisseries aussi. Heureusement on trouve un super coin pour pique-niquer. Sans pain. Mais avec vue.

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On suit les Thraces

Nous voilà sur les traces des Thraces, elle est nulle mais j'avais envie de la faire. Sans surprise, le site est au bout d'une route en cul de sac et à voie unique, avec un parking prévu pour 4 voitures. Coup de chance, on est lundi et il n'y a que 3 voitures. L'esprit des Rhodopes est avec nous !!! Petite balade d'une grosse demi heure pour aller voir un rocher plein de trous, Eagle Rock, dont je vous fournirai plus d'explications sur son origine et son histoire dès que j'aurai perfectionné mon Bulgare...

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Le pont du diable

Au bout d'une petite route en cul de sac et à voie unique, on se gare à 1km du site, histoire d'assurer un demi-tour discret. Nous allons admirer un magnifique pont de la période ottomane. Si on avait parlé bulgare, on aurait compris que le site était payant et on n'aurait pas laissé le porte monnaie dans le camion. On a donc que des vues de loin, vues prises avec la patience d'un photographe animalier pour saisir l'instant où la famille de 5 personnes a épuisé toutes les combinaisons possibles de selfies juste en haut du pont.

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Le bivouac

Pas mal, ça change de la forêt, et la température est plus agréable que dans les montagnes. Du village tout proche nous parviendra l'appel du muezzin.

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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

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Border police

En quittant le bivouac, nous prenons une route proche de la frontière grecque. La réalité de l'actualité nous rattrape : de nombreux véhicules de "border police" patrouillent et par 2 fois nous devrons nous arrêter pour ouvrir la cellule.

The deaf stones (Gluhite Kamani)

On arrive sur le site autour de midi. Ici il y a peu de monde et on se gare où on veut. De nombreuses formations rocheuses "qui ne rendent aucun écho" d'où le nom de deaf Stones, abritent des vestiges d'une occupation Thrace importante. C'est l'un des plus grands complexes de culte Thrace. De nombreuses cavités trapézoïdales sont visibles sur les parois. Elles ont été classées en 81 groupes et comptent au total 459 niches creusées dans des parois atteignant parfois 30 m de haut. Elles peuvent être carrées, ovales, en arc de cercle mais la plupart sont de forme trapézoïdale. . Elles servaient vraisemblablement à entreposer des urnes funéraires contenant les cendres des défunts. Mais il n'existe pas d'écrits sur la civilisation Thrace pourtant très importante. 33 marches taillées dans la pierre mènent au sommet d'une roche monolithique où se trouvent 2 tombes mégalithiques. A la base, on voit nettement un canal pour l'eau menant à une cavité ovoïde sans doute utilisée par la suite comme baptistère. Ce site serait daté du XIIè siècle av. JC et aurait continué à être utilisé comme lieu de culte jusqu'au Moyen Âge. On y a retrouvé de nombreux restes de poteries et d'objets usuels.
Le parcours débute par une large piste forestière.

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Accrobranche

La piste forestière se transforme en petit sentier. Nous suivons une 1ère flèche rouge peinte sur une semelle de chaussure clouée à un arbre. La flèche suivante sur un couvercle de boîte à fromage nous entraîne dans une descente infernale style via ferrata avec une ficelle à nœuds pour assurer la descente. Nous parviendrons à un abri sous roche de belle taille où la voûte noircie témoigne d'une occupation humaine.

Pour plus d'infos sur le site, je vous joins le panneau explicatif :

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Les panneaux qui indiquent le site suivant nous laissent penser qu'il est un peu moins fréquenté...

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Il s'agit d'un Chromlech. Après un nombre d'escaliers raisonnable nous parvenons au site. Daté du 8ème siècle avant JC, c'est un cercle de pierres levées où étaient célébrés des cultes rituels. La guérite qui jouxte le site a beaucoup moins bien vieillie, elle ressemble à un pop up géant, son toit replié sur les tables elles-mêmes repliées sur les bancs...

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Nous reprenons la route, il va être temps de trouver un endroit où se poser.

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Le bivouac

Nous trouvons enfin un bivouac après quelques tentatives avortées au bout de sentiers menant à des tas d'ordures, la gestion des déchets étant apparemment laissée à l'initiative individuelle ce qui n'est pas vraiment une réussite. Dodo après un score de 4 satellites pour moi et une étoile filante pour Pierre, on n'attendra pas la fin du concert des grillons.

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Bibouille
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par Bibouille »

encore...
Depuis 5 ans sur les routes et les pistes... Actuellement au Rwanda : http://www.magicargol.fr, La route pour le plaisir, les peuples pour le bonheur... https://www.polarsteps.com/FranckLemozy
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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par ivecogitation »

Perperikon

Dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne et où la mobylette du paysan pétarade dans le champ, nous décollons du bivouac, cap sur Perperikon, LE site qu'il ne faut surtout pas manquer. Il est tôt mais il y a déjà une bonne dizaine de véhicules sur le parking. Il est tellement tôt que le gardien du site nous poursuit dans sa voiture en klaxonnant de peur qu'on ne paie pas l'entrée. Une construction hideuse et en voie d'achèvement, ou pas, défigure l'accès. Aïe, ça commence mal...

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Nous entamons la montée par une allée dont les dalles cimentées se font la malle... Tous les 20 mètres, un lampadaire, hideux, soit debout soit au sol, avec ou sans globe. Le trajet jusqu'en haut nous permet de découvrir d'emblée quelques vestiges de notre civilisation avancée, débauche de bouteilles de sodas, d'eaux minérales, emballages plastiques de toutes sortes sans oublier les lingettes et autres papiers Q ... Heureusement, à l'arrivée, le site est à la hauteur, au propre comme au figuré et nous y sommes étrangement seuls :pasdrole:

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S'y sont succédés des Thraces, des Romains, des Byzantins, chacun laissant son empreinte dans la pierre. L'endroit n'est pas particulièrement photogénique mais on en retiendra l'ambiance particulière, comme une atmosphère où l'on entendrait comme un brouhaha, les voix mêlées de ses anciens occupants, le bruit de leurs outils sur la pierre, le moteur des tronçonneuses... comment ça le moteur des tronçonneuses X( ???

En contournant le site on découvre une intense activité en contrebas : une cinquantaine de personnes tronçonne, pioche, pellette et brouette des quantités impressionnantes de matériaux afin de dégager une autre partie du site encore enfouie sous la terre. Vu d'en haut on dirait des fourmis qui s'activent. En s'approchant on découvre des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes chacun avec une tâche bien définie. Et nous avons l'explication de la présence de toutes ces voitures sur le parking.

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On reprend de petites routes qui nous mènent de petits villages en petits villages où ne restent que des vieux dans de vieilles maisons. Ici c'est le règne de l'économie de moyens, on fait avec peu de choses. Les jardins sont proprets, fleuris, les potagers entretenus, les rues balayées, le tas d'ordures est un peu plus loin vers le ruisseau. Jolie vue pour le pique-nique de midi. Pendant que Pierre fait joujou avec le drone je m'offre une grimpette de 500m de dénivelé pour aller sur le sommet saluer le drapeau bulgare et faire le tour de 2 vestiges thraces dont une belle vasque creusée dans le rocher.

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Forteresse d'Asen

Dernière étape de la journée, la forteresse d'Asen au-dessus de la ville d'Asenovgrad, notre première grande ville où nous faisons une razzia dans une boulangerie-pâtisserie grecque, Pierre étant au bord de la déprime. Encore un truc en hauteur, des escaliers à monter pour découvrir les quelques remparts de la forteresse mais surtout la 1ère église orthodoxe du trajet. On quitte peu à peu la partie musulmane du pays.

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Bivouac

Un petit coin de forêt bienvenu après cette journée bien remplie.

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euro6
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par euro6 »

Merci pour ce récit !
Toyota Hilux DC et Modulidea Mocamp "light" auto-aménagée

Ils n'auront pas notre haine.
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régis
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par régis »

Merci pour ce post, nous sommes en Roumanie (mer noire) et si tout va bien en Bulgarie la semaine prochaine, on a donc glané quelques bonnes infos.
A+
Régis
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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par ivecogitation »

Bachkovo

Ce matin nous célébrons les matines avec les popes de Bachkovo, 2ème plus grand monastère de Bulgarie. Pour y accéder nous longeons la Maritsa qui n'est pas ma rivière, il fait très moche, il pleut, mais bon, on fait avec.
Petite parenthèse : de nombreux monastères bulgares, si ce n'est la plupart, ont été détruits durant la période d'occupation ottomane. Si celui-ci fut fondé en 1083, il fut détruit à la fin du XIVè siècle et ne fut reconstruit qu'au XVIIè siècle. Bénéficiant de généreuses donations de la part des souverains bulgares, il contribua à former des moines enseignants et devint même au XIVè siècle l'un des plus grands centres intellectuels du pays principalement connu pour son école littéraire. Pendant les cinq siècles de domination ottomane, il contribua efficacement au maintien de la langue et de la culture bulgares, notamment en conservant de nombreux manuscrits.

La particularité des fresques qui ornent l'intérieur des églises est qu'elle sont toujours sur un fond très foncé, soit noir soit bleu outremer ce qui en fait d'autant plus ressortir les éléments dorés et donne plus d'éclat aux couleurs vives.

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La piste

Pour rejoindre Plovdiv, Pierre a trouvé une piste... et quand Pierre trouve une piste... nous la récupérons dans un village après 3 demi-tours épiques dans des rues où 2 mobylettes ont du mal à se croiser. Après être passés 3 fois devant le même groupe de 4 petits vieux, nous leur demandons avec force gestes si Plovdiv c'est bien par là. 2 répondent oui, 2 répondent non, nous décidons que c'est oui et nous prenons la piste. Elle nous mènera jusqu'à Plovdiv en nous réservant de belles vues sur la plaine immense.

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De retour sur le goudron, l'arrivée à Plovdiv est nettement moins riante. Aux abords de la ville subsistent d'affreuses usines désaffectées datant de la période communiste. Les barbelés rouillés et les miradors donnent une idée de ce que pouvait être l'ambiance à l'époque. Nous entrons dans la ville entre des barres d'immeubles construits à la va vite dans les années 60 et qui ne vieillissent pas vraiment bien... Nous trouvons une place dans un parking gardé. Il fait toujours aussi moche et nous partons explorer le centre historique et ses maisons caractéristiques du renouveau bulgare, un mouvement qui prend naissance dans la 2ème partie du XIXè siècle et s'inspire du baroque italien notamment.

Sur certaines maisons, on remarquera le système de fenêtres décalées histoire de capter un peu plus de lumière.

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Il plôv ☔

Maintenant il ne fait plus seulement moche, il pleut carrément. Covid oblige, on ne peut manger au restaurant qu'en terrasse. On en déniche une où il reste de la place et pour cause, c'est vraiment pas bon 😠. On se rapatrie au camion pour se faire un café et finir les gâteaux grecs avant qu'ils ne s'abîment. Grosse motivation pour la suite de la journée...

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On repart

On traverse la Maritza et on sort de Plovdiv entre des barres d'immeubles toutes plus hideuses les unes que les autres, toujours datées de la même époque. La ville ne nous laissera pas un souvenir impérissable, la faute peut-être aussi à ce ciel gris plomb qui en accentue encore la tristesse. On traverse des plaines céréalières sans grand intérêt, des villages banals, et on se dirige vers les reliefs des Balkans. Contre toute attente, le ciel se dégage, il ne pleut plus.

Koprivshtitsa

Fin d'après-midi, on est à Koprivshtitsa qu'on prévoit de visiter demain. Il est temps de trouver un bivouac. On fait comme d'habitude, une petite route + une petite route puis une route encore plus petite pour se perdre dans la campagne. Ce soir on a droit à du crumble de goudron puis une piste aux ornières énormes comblées avec tout ce qui tombe sous la main, matelas, sacs d'ordures, gravats... après notre 2ème cul de sac avec demi-tours sur tas d'ordures on avise 2 jeunes gars tout droit sortis d'un roman de Steinbeck qui nous regardent remonter le chemin en marche arrière tout en machonnant des graines de tournesol. On essaie de leur demander si l'autre piste mène quelque part. Ils nous répondent par quelques grognements inintelligibles genre borborygmes. C'est alors qu'on avise la tête d'ours clouée juste au-dessus sur le pignon de la grange. On ne saura jamais qui de l'ours ou des gars nous aura répondu...

Bivouac

Il est plutôt pas mal, en hauteur pour la vue, derrière un bouquet d'arbres pour la discrétion, de gros blocs de pierre moussus pour le décor. On mange dehors en regardant s'allumer la guirlande des villes dans la vallée en contrebas.

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dakure
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par dakure »

Hello merci pour ce CR, un régal !!!
Ford Ranger simple cabine, K-Hutte 2.70 toit relevable complet.

Les pneus ça me gonfle, comptez 3 barres environ![/size]
Mon téléphone ne charge plus, sans doute un problème d'alternateur...
jmhumbert
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par jmhumbert »

Bonjour, magnifique témoignage d'un beau voyage, j'adore, les anecdotes, le côté parfois décalé et drôle, un humour toujours bienveillant. On en redemanderait... Jean-Marc
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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par ivecogitation »

Bonjour et merci à tous pour vos sympathiques commentaires.

Alors on continue !

Koprivshtitsa

On quitte le bivouac sous un super ciel bleu qu'on n'espérait plus, pour aller balader dans Koprivshtitsa où c'est jour de marché. Là aussi de belles maisons du "renouveau Bulgare" dans une ambiance bien plus paisible qu'à Plovdiv. On profite pleinement dans une atmosphère calme. C'est un village où les gens habitent vraiment, ce n'est pas seulement un décor pour les touristes et ça se sent. On prendra vraiment le temps d'y flâner d'autant que la météo est un véritable cadeau comparé à ce qu'on a eu les jours précédents.

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Peut-on considérer Lavazza comme une influence italienne importante dans le renouveau bulgare ????

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En fait on s'apercevra que la machine à café est présente absolument partout y compris dans les endroits les plus inattendus. Les "cafés" sont plutôt des débits de boissons où l'on ne sert que de la bière ou des sodas. Pour le café, c'est distributeur.

La piste (infernale) dans la montagne

Après un pique-nique dans un coin moche mais en plein soleil, on attaque une piste dans le massif des Balkans pour aller voir une cascade spectaculaire dans la montagne. La piste en montée est belle et les vues à couper le souffle. Quelques encombrements sur le parcours, c'est l'heure d'embaucher pour les troupeaux.

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L'idée c'est d'aller jusqu'à l'antenne, la cascade se trouve juste en dessous, on y accède à pied par un sentier.

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Ça se corse...

La piste pour redescendre est un peu plus rock roll (Pierre n'aime pas faire des allers-retours, il privilégie les boucles) . Beaucoup plus étroite et à flanc de paroi. Pourquoi le précipice est-il toujours de mon côté :( ? Bon ça passe en serrant les fesses et on doit normalement terminer par une partie dans la forêt. Et là c'est la piste infernale !!! Totalement ravinée, elle laisse affleurer des blocs énormes qu'on doit négocier 1 par 1. Vitesse moyenne entre 2 et 4 km/h :pleur4: . C'est sans fin !! Une clairière inespérée nous ouvre les bras pour le bivouac. Il est 20h passé, nous aurons mis 5 h pour faire la piste, sans voir la cascade qui est à sec en cette saison !!

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On voit bien le tracé de la piste d'où l'on vient en haut à gauche sur la photo.

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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par ivecogitation »

Monastère de Trojan

Aujourd'hui notre première visite sera pour le monastère de Trojan, plus grand monastère des Balkans et 3ème plus grand monastère de Bulgarie. Son origine se situe autour de 1600. Il est consacré à la Vierge Marie. On y admire là encore de magnifiques fresques datant de 1847 et que l'on doit à l'artiste Zahari Zograf, très réputé en son temps, on retrouvera souvent sa patte dans d'autres monastères. Le monastère est magnifique, empreint de sérénité, il invite à la méditation quelle que soit sa religion ou sa croyance. Un moment suspendu, hors du temps.

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Cette fois-ci pour éviter la foule du week-end, nous prenons de petites routes qui n'ont sûrement jamais vu passer aucun touriste, même pas Bulgare. Nous avons quitté la région des Pomaques, plus de minarets par ici mais des églises semées au petit bonheur dans la campagne. On traverse aussi des villages de Roms, souvent à part, on a pu constater qu'ils ne sont pas vraiment intégrés au reste de la population. Ils sont très souvent utilisés pour des tâches ingrates. Dans les rues des grandes villes, ce sont des femmes Roms qui s'occupent du balayage. Leurs villages sont beaucoup plus pauvres, ils ont des chevaux, des charrettes, les enfants vont pieds nus la plupart du temps, heureusement c'est encore l'été, mais ils ont surtout une attitude et un regard différents, plus farouche peut-être si on devait le définir. Sur les routes plus importantes, on n'échappe pas aux vestiges de l'industrialisation forcenée des années 60-70.

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Etara

A midi nous sommes à Etara, un village musée ethnographique. Avant de commencer la visite, une étape gastronomique s'impose. Menu végétarien et lactose free au restaurant traditionnel qui se trouve juste à l'entrée, avec un assortiment de saucisses piquantes 🤪 et un yaourt au lait de bufflonne noyé dans du miel, accompagné d'ayran, le tout servi dans la céramique traditionnelle. Notre 1er repas traditionnel (on oublie Plovdiv et son resto branchouille et pas bon). On a lu partout qu'on pouvait manger pour vraiment pas cher en Bulgarie, c'est vrai, mais encore faut-il trouver quelque chose qui ressemble à un restaurant. Dans les villages que nous avons traversés jusque là, ignorés du tourisme, pas de restaurants. Les gens n'ont de toute façon pas les moyens d'y manger. Je me suis résolue à faire du pain (des batbout marocains cuits à la poêle) car le seul pain que l'on trouve dans les épiceries est un pain industriel tranché sous sachet plastique. J'ai acheté farine et levure fraîche lors d'un arrêt dans un supermarché d'une grande chaîne allemande qui semble avoir le monopole dans le pays (on est mal patron, on est mal...). Nous avons aussi acheté ce que nous pensons être du yaourt, car toutes les étiquettes des produits sont là aussi en cyrillique. On ne sait pas vraiment ce que c'était, c'était délicieusement crémeux et doux, a posteriori on se demande si on a pas passé notre temps à manger de la crème fraîche... Achetés aussi au bord de la route à un petit pépé, 2 pots de miel d'un kilo chacun, un miel de sapin et un miel de fleurs, peut-être de rose, la vallée des roses n'étant pas très éloignée. Le tout complété par une confiture de fraises des bois et une de myrtilles, tellement peu allégées en sucre qu'on était plus sur du fruit confit que sur de la confiote. Et ça, avec la crème fraîche au yaourt, je vous en parle même pas !! Mais revenons à Etara où nous partageons notre table avec 3 mamies bulgares qui ont un solide coup de fourchette dans une ambiance familiale et joyeuse.

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Le site retrace la vie dans les villages et présente les métiers d'autrefois. C'est plaisant, c'est propre, c'est bien fait, mais ça manque un peu d'âme quand on est passé par de vrais villages.

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Monastère de Sokolski

Un dernier monastère pour la route et il est temps de commencer à chercher un bivouac.

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Nous nous y mettrons après un arrêt ravitaillement dans la jolie ville de Triavna connue pour son clocher et son pont. L'emplacement du bivouac quant à lui nous donnera du fil à retordre car nous sommes sur une route "nationale", il y a de nombreux villages et le relief est escarpé. Nous finirons par dénicher in extremis un coin tranquille et à peu près plat au bout d'une piste un peu compliquée.

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ivecogitation
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Étape de liaison pour la mer Noire

Rien de spécial au programme aujourd'hui, nous avons environ 200 km à parcourir pour rejoindre les bords de la mer noire. Paysage monotone où alternent des parcelles de plusieurs milliers d'hectares de vigne qui donnent un vin rouge industriel proche du Destop, (on l'a testé !!!) et des parcelles de plusieurs milliers d'hectares de céréales, avec bien sûr les exploitations-usines qui vont avec. En contournant un marais et en s'enfonçant dans le massif forestier de la Strandja on a assisté au rassemblement des oiseaux qui se préparent à migrer vers le sud. Des centaines de groupes qui s'agrègent les uns aux autres pour finir par former une escadrille bien ordonnée sur des km. Au départ, on a pensé qu'il s'agissait de cigognes dont on voit partout les nids délaissés à cette période de l'année. Mais en zoomant, il semble qu'il y ait des pélicans et des grues, je m'en remets à l'expertise de jmlustrat7758 malgré la mauvaise qualité de mes photos. Ce qui est sûr c'est que nous sommes juste sur le trajet des migrations. Spectacle exceptionnel et d'une incroyable poésie qui nous fera oublier l'espace d'un moment le mauvais état de la route (euphémisme).

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Nous avons aussi traversé des villages où règne une grande misère, dans un environnement d'exploitations désaffectées qui se délitent lentement. Probablement des ouvriers agricoles qui n'ont pas d'autre choix que de rester là. Autant nous avons traversé de petits villages ruraux modestes où restaient quelques vieux dans une ambiance paisible et tranquille, autant là tout suinte la pauvreté. Un groupe d'enfants Roms, pieds nus, avec une charrette et un cheval s'acquittent de la corvée d'eau dans un village qui n'a sûrement pas l'eau courante.

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Frontière
Autre ambiance au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la frontière turque. On voit réapparaître les véhicules des gardes frontières, il y a même des barrages à certains endroits.

La mer, enfin !

Nous ne la découvrons qu'au dernier moment, mais pas longtemps, elle est vite masquée par d'horribles constructions, complexes hôteliers déjà vus en Turquie, en Espagne... On descend encore un peu plus vers le sud en espérant trouver plus de sable que de béton. On se pose sur un petit promontoire avec plage incorporée et ça suffira pour la journée ! Pleine d'optimisme, je prépare maillot et serviette de bain et descends en sautillant gaiement jusqu'à la grève (définition de grève du petit Larousse :1. Plage édifiée à l'aide de matériaux grossiers (graviers, galets ou blocs). 2. Littéraire. Terrain uni et sablonneux le long de la mer ou d'un cours d'eau. Ici on va choisir la définition 1...). En m'approchant du rivage, je m'aperçois qu'il n'y a que 20 cm d'eau, des rochers peu engageants qui affleurent et des algues qui ondoient mollement au ras de la surface... Et tout un tas de flaques huileuses aux reflets iridescents agrémentées de substances non identifiées. Je repense aux cours d'eau que nous avons franchis avant d'arriver et qui illustrent de façon concrète le terme "remugle", je revois ces usines désaffectées (et dépolluées ??) qui alternent avec les hôtels sur le front de mer, je repense aussi à toutes ces ordures déversées dans les ruisseaux des villages que nous avons traversés et qui vont immanquablement finir dans la mer et je remonte au camion en trainant les pieds, mon maillot et ma serviette... :/

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A mon retour, je retrouve Pierre allongé sous le camion : il a constaté des éclaboussures d'huile suspectes à l'arrière de la cellule. Le diagnostic est vite établi : il y a une fuite au joint spi du pont arrière. Il a bien l'huile nécessaire pour éventuellement compléter le niveau, mais il n'a pas la clé Allen en 12 pour accéder au remplissage. Demain matin nous irons à Tsarevo chercher un mécanicien et/ou une clé pour évaluer l'étendue des dégâts.
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ivecogitation
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Ce matin direction Tsarevo, objectif clé Allen, joint spi.

Nous trouverons les 2. Le mécano confirmera la fuite au joint spi mais nous rassurera quant à la quantité d'huile qui reste encore dans le pont. Il nous prendra l'équivalent de 2,50 € pour sa 1/2 h de travail. Dans l'atelier, au mur, les portraits de tout ce qui se fait en matière de révolutionnaires organisé en une belle pyramide. En bas de la pyramide le menu fretin où l'on reconnaît Ho Chi Minh et certains généraux de l'ex Yougoslavie, puis au rang supérieur on trouve Mao, on monte encore pour trouver Fidel Castro, le Che et Brejnev et tout en haut on a Lenine. Je n'ai pas osé photographier... Parmi les carcasses de voitures on trouve 2 beaux canons d'artillerie russes certainement encore en état de fonctionner...

Momentanément rassurés sur l'état du camion nous décidons de descendre jusqu'à la frontière turque à la découverte des plus beaux spots de la mer Noire. Nous remonterons cet après-midi vers Bourgas où nous avons repéré une concession Iveco.

Longer la mer Noire est impossible à cause d'une forêt dense et de reliefs escarpés. Dès que le relief le permet, un complexe touristique occupe la place. Nous trouvons facilement les 2 spots les plus courus par les Bulgares.

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Rezovo

Et enfin la dernière plage au bout du bout. Certes le poste de surveillance du maître nageur est un peu plus haut que la normale. Rezovo c'est à la fois le nom du village et le nom du cours d'eau au milieu duquel passe la frontière. On peut se promener facilement tout le long de la rivière.

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On remonte gentiment la côte en dénichant entre d'affreux complexes hôteliers de petits bijoux où il fait bon flâner. Des endroits dont on n'a même pas envie de donner le nom de peur qu'ils ne soient envahis de curieux.

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Mais le pire côtoie parfois le meilleur 🤨

Château de Ravodinovo. On passe quasiment devant et on ne peut pas s'empêcher d'aller voir cette horreur 😱. Délire fou d'un architecte, le Château des Amoureux du Vent est une construction récente de la fin des années 90. On peut le visiter, si on veut.

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Burgas

Grande ville portuaire piquée de grues immenses, son principal intérêt aujourd'hui est qu'elle possède un spot Iveco 🙂. Rendez-vous demain matin pour le remplacement du joint spi défectueux. On a de la chance que ça nous arrive ici ! Maintenant il s'agit de trouver un bivouac pas trop loin. On a bien repéré un camping mais il est fermé, la saison est terminée. On finit par se poser sur un bout de falaise un peu avant Nesebar. Le soleil se couche sur la ville, le nez en l'air on regarde planer les goélands et les mouettes dans les thermiques qui se lèvent.

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Nesebar

Le jour se lève sur Nesebar. Le ronron des moteurs d'une multitude de bateaux de pêche accompagne le clapotis des vagues. Une escadrille de cormorans parfaitement en ligne raye d'un trait noir le disque du soleil. Ce matin le thé a comme un parfum de varech.

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Bivouac étrange que celui que nous quittons ce matin après nos campements au milieu de rien. Ce petit promontoire est le seul point dans l'ombre sur cette immense baie qui déroule ses chaînes d'hôtels éclairés comme des sapins de Noël. Nous qui avons l'habitude de limiter au maximum l'impact lumineux histoire de ne pas perturber la faune sauvage, nous nous demandions si nous n'allions pas laisser les phares et les warnings du camion allumés histoire de nous intégrer à l'environnement... D'ailleurs Pierre pense que les panneaux solaires ont dû continuer à recharger pendant la nuit 🙄.

C'est grave Docteur ?

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A 9h30, nous sommes chez Iveco à Burgas. Inquiet comme un futur papa pendant que sa femme accouche, Pierre regarde les mécanos s'affairer sous le camion. A 11h, nous quittons la concession vent arrière avec un (joint) spi neuf, direction Nesebar classé au patrimoine mondial de l'Unesco et que nous avons bien l'intention de visiter.

Nesebar-rons nous vite fait !

Grosse déception sur toute la ligne, c'est un supermarché à ciel ouvert du souvenir local fabriqué en Chine ! Effectivement les maisons ont dû être sublimes mais tous les rez-de-chaussée sont colonisés par des boutiques à souvenirs toutes identiques. Photo sur l'église qui arrive à surnager dans tout ça...

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Par dépit on se venge sur 2 paires de calamars et quelques légumes grillés en regardant un bateau de pêche dont le retour à quai intéresse fort les goélands.

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Le reste de la journée ne présentera pas grand intérêt, on traverse Varna sans s'arrêter et on alterne entre forêt et bords de mer version Agadir+Hamamet. On a prévu un arrêt au monastère rupestre d'Aladja, mais on arrive trop tard, il est fermé. En revanche on trouve une fontaine miraculeuse pour refaire notre plein d'eau. Dans les Rhodopes, il y avait des fontaines dans chaque virage. Mais depuis qu'on est sur la mer Noire, on n'en voit plus et même les stations services n'en ont pas. Celle-ci est donc bienvenue, d'autant que le débit nous permet un remplissage super rapide !

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Bivouac déprimant

Difficile de trouver un endroit où se poser... on finit par dénicher un terrain plat entre la forêt d'éoliennes du cap Kavarna et la mer. Un van nous a devancé et ce sont des Français, les premiers que nous rencontrons. Ce qui permet de passer une agréable soirée à échanger sur nos parcours divers. Je fais une photo de la falaise qui pourrait être sympa si je n'étais pas au milieu d'un terrain miné de PQ, tournant le dos aux éoliennes et évitant de faire rentrer dans le cadre l'horrible construction en béton à moitié effondrée...

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On termine par le dicton du jour : sur la mer Noire, on broie du noir :/
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claudius64
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par claudius64 »

Merci pour ce joli récit plein d'humour, servi par une belle plume. Bravo. Pourquoi pas le Bulgarie, en effet.
Claude. :basque:
Ford Ranger super cab + cellule autoconstruite = Euskal-Go-bi, la cellule du Pays Basque.

http://www.euskal-go.com/"
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ivecogitation
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

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La fin du...

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Cette fois-ci nous tournons le dos pour de bon à la mer Noire avant de déprimer complètement. Encore 2 tentatives pour accéder au bord de mer, toujours aussi décevantes... nous atterrissons dans une ferme mytilicole conseillée hier par le mécano d'Iveco. Environnement de béton pas vraiment engageant à l'arrivée d'une piste verticale mais une fois assis sur une terrasse de 150m de long où chaque table surplombe la mer, nous dégusterons de délicieuses moules récoltées dans les parcs juste en face.

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Retour à la terre

Et après hop, retour vers le nord ouest pour retrouver un peu de calme et de tranquillité. Nous passons par des plaines céréalières aux champs de tournesol et de maïs sur des milliers d'hectares. Pas un rongeur écrasé sur la route, pas un insecte qui vient faire ploc sur le pare-brise, sans doute du bio selon Monsanto. Dans les villages, les pommiers croulent sous les pommes, les pruniers croulent sous les prunes et les maisons croulent sous le poids des ans.

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Moulin à vent après...
que le meunier s'est endormi la clope au bec :o

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Bivouac

Nous nous installons au bord d'un champ où les tournesols ont été récoltés. Nous entamons une conversation à bâton (de berger) rompu avec le paysan qui rapatrie son troupeau de vaches à la ferme pour les traire. Le traducteur Google le fait marrer, il rit de toutes les dents qu'il n'a plus, pour sûr nous figurerons au menu de la ferme ce soir !!!

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Le camion s'assoupit doucement dans l'herbe, et nous aussi. A aller faire nos petites affaires dans le champ de tournesols, nous nous imaginerons dans un tableau de van Gogues :tusors:

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La lune se drape dans des nuages de velours gris. Demain sera un nouveau jour.

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K_Anne_AK
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

Message par K_Anne_AK »

Bonjour Annick, je suis ravie de vous suivre à la trace en Bulgarie ! Un joli talent d'écriture, de l'humour qui touche juste, merci.
Et la Bulgarie, pays attachant et déconcertant, entre beauté, saleté, plaines agricoles et monts sauvages.
La description des barres d'immeubles de Plovdiv m'a ramenée quelques années en arrière et je constate que rien n'a changé... Vous n'avez pas visité le vieux quartier ?
Tous ces sites que vous avez découverts, sont dans mes choses à voir. Mais comme vous, la Mer Noire ne donne pas envie de s’y installer. Au Nord de Burgas et Varna, nous avions tout de même trouvé une ou deux plages sympa.
N’aie aucun regret pour le monastère troglodyte, il n’arrive pas à la cheville de la Cappadoce que vous connaissez.

D’un autre côté, pas merci, Annick, car votre périple me confirme que je voudrais bien retourner découvrir un peu mieux ce pays que nous n’avons toujours que traversé vers un ailleurs. :pelle:
:hello:
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

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Bonjour Anne, merci pour ton message, et merci aussi à ceux qui nous suivent.

Lorsque j'aurai terminé le récit du voyage -il n'y en a plus pour très longtemps- je ferai un point sur nos impressions et nos ressentis par rapport au pays et je reviendrai sur les thèmes que tu abordes, immenses plaines céréalières, saleté, et d'autres aspects qui nous ont particulièrement marqués.

Pour Plovdiv, nous avons bien visité le vieux quartier, mais il pleuvait vraiment beaucoup, nous étions trempés et pas moyen de nous réfugier dans un restaurant puisque seules les terrasses étaient autorisées. Nous avons trouvé une place sous un auvent, en plein courant d'air et en plus nous avons mal mangé, ça faisait beaucoup !! Nous avons pu profiter le lendemain de Koprivshtitsa où l'on retrouve le même style d'architecture.

Pour la mer Noire, nous avons pensé un temps pousser jusqu'à la frontière roumaine où l'on vantait des dunes de sable blanc mais nous avons eu peur de retrouver encore les complexes hôteliers vus plus bas et nous avons renoncé.

Pour le monastère troglodyte, outre la Cappadoce, la Grèce l'an dernier nous a offert Podromos, Kipina et d'autres perdus dans les montagne et dont nous n'avons jamais su les noms, ce sera difficile de trouver mieux !

Bonne journée,

Annick
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Re: Et pourquoi pas la Bulgarie ?

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Tombeau royal Thrace de Svechtari

Quittant notre bivouac par une piste qui est une ancienne voie romaine, nous visons le site de Svechtari. Les abords ne sont guère attrayants, on ne voit que des tumulus (tumuli pour les puristes), grosses mottes de terre entre 15 et 20 m de haut, recouverts d'une végétation rase.

A l'entrée du site nous sommes accueillis par une jeune femme qui parle parfaitement français et qui nous servira de guide. La visite est strictement encadrée, ici c'est fort Knox : porte blindée actionnée par un code secret à l'entrée du tombeau, protège-chaussures obligatoires, photos interdites, hygrométrie et température surveillées en permanence, lumières tamisées tout cela confère à l'endroit une atmosphère d'irréalité et de mystère, on est plongé dans un autre monde. Je vous joins un lien internet pour plus d'informations sur le site et surtout pour avoir des photos de l'intérieur :
https://whc.unesco.org/fr/list/359/gallery/

Le site d'occupation Thrace s'étend sur 650 ha. Il aurait été abandonné vers 250 av JC suite à un tremblement de terre qui a détruit les tombeaux situés sous les tumulus. D'autres tumulus surgissent ça et là dans les champs. Certains ont été explorés, beaucoup avaient été pillés. Dans certaines tombes on a retrouvé des squelettes de chevaux enterrés là avec leur char. Les Thraces avaient des liens commerciaux très étroits avec la Grèce, en témoignent les amphores retrouvées sur le site qui provenaient de l'île de Thassos. La culture et l'architecture grecques étaient aussi une source d'inspiration. Ils étaient experts dans le travail de l'or. Notre sympathique guide nous invite à nous rendre sur le site de Demir Baba Teke à quelques kilomètres de là, où une mosquée a été érigée sur d'anciennes fondations thraces.
Pour y accéder il faut descendre un nombre incalculable de marches, la mosquée est au fond d'un vallon.

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On voit nettement les fondations thraces, mais question subsidiaire : où est la machine à café ?

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Le site abrite une source. Je vous cite à nouveau un passage du livre de Kapka Kassabova qui a toute son importance ici :
"Agiasme : mot grec désignant une source sacrée aux vertus thérapeutiques. Les sources étaient jadis des lieux de culte pour les Thraces, car leur vénération pour la déesse-mère trouvait une incarnation dans les refuges d'aspect utérin et les grottes humides de la Strandja, étroites comme des fentes, où pénétraient les rayons du dieu Soleil, à la fois fils et amant de la déesse-mère. Des millénaires plus tard, le lien entre êtres humains et agiasme perdure. [...] On se rend à un agiasme pour se laver le visage et la conscience, pour se guérir d'une affliction comme d'une malédiction et pour saluer la nouvelle saison. Accrochez un bout d'étoffe arraché à vos vêtements sur un arbre voisin et vous laisserez votre maladie derrière vous, ou un peu de votre chagrin. Les arbres sont si lestés de tissu qu'en hiver, lorsque les sources se retirent et se replient sur elles-mêmes, les autorités viennent nettoyer les lieux en bougonnant."
De part et d'autre des escaliers qui mènent à la source, des dizaines de milliers de morceaux d'étoffe sont noués aux arbres, recouvrant parfois entièrement les branches. Moi qui mitraille tout ce qui passe à portée de mon objectif, je n'ai pas une seule photo de cet incroyable témoignage d'une croyance ancienne... Et Pierre non plus... L'esprit du lieu sans doute ???

Notre manque de connaissances sur la civilisation Thrace nous a fait manquer 2 sites majeurs, celui de Kazanlak, dans la vallée des roses où nous sommes pourtant passés, et la tombe de Mezek. Dommage.

C'est dans la belle lumière de cette fin d'après-midi que nous découvrons le monastère de Barsovo, dernière étape de la journée.

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Et c'est déjà l'heure du bivouac, ce sera lisière de bois bordure de champ, hier soir vaches et tournesols, ce soir chèvres et céréales !

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Eglise rupestre d'Ivanovo

A peine quelques dizaines de kilomètres au départ du bivouac sur une route en patchwork de goudron aux jolis dégradés (!) de gris asphalte, et nous voici au pied de la falaise qui abrite la petite église rupestre d'Ivanovo. Elle recèle des fresques du XIVè siècle représentatives de l'art médiéval bulgare, école de peinture de Tarnovo éloignée des canons de l'iconographie byzantine.

Mais d'abord ici on ne rigole pas avec les consignes liées au Covid. Accueillis par un homme en train de vider les poubelles et parlant parfaitement anglais, nous sommes briefés sur le parcours à suivre : nous devons monter par un sentier qui contourne le site et offre une vue sur l'ensemble des falaises et redescendre ensuite par les escaliers situés juste sous l'église, ceci afin d'éviter les croisements. Des panneaux on ne peut plus explicites nous indiquent les distances à respecter en système métrique bulgare. Nous laissons le camion en confiance sur le parking, un motard de la police veille.

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Les vues sur les falaises sont vraiment sympas, on distingue des cavités importantes qui auraient aussi abrité des lieux de culte chrétien. En arrivant aux abords de la chapelle on entend arriver un car de touristes, mais c'est bon, on a le temps, d'ici qu'ils aient parcouru le sentier... Mais non, ils sont tous là devant l'entrée, montés comme un seul homme par les escaliers sensés être dédiés à la descente et nous les croiserons tous en redescendant, youpi.

Cela dit, les fresques sont effectivement intéressantes, du moins pour ce qu'il en reste. Sur place nous avons droit à un commentaire en anglais mâtiné de yaourt (bulgare of course). Nous comprenons néanmoins que Léonard de Vinci n'a rien inventé en peignant la Cène car les peintres bulgares l'avaient déjà représentée avant lui.

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Au suivant

Et hop on retourne au camion, étape suivante, la ville médiévale fortifiée de Cherven. Sur une falaise. Evidemment.

C'était sûrement une place forte extraordinaire, emplacement stratégique, mais aujourd'hui, si l'on veut voir les blocs de pierre qui formaient les bâtiments mieux vaut redescendre au village et observer les soubassements des maisons.

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Esprit d'escalier

Pour celles et ceux qui voudraient savoir si on a fait quelques randonnées pendant notre périple, je dirais que nous avons surtout fait des marches, une moyenne de 500 par jour environ, les sites à visiter étant généralement situés soit sur une hauteur soit au fond d'un vallon...

Récoltes

Foin de la vision bucolique du paysan Bulgare labourant son lopin de terre avec son cheval. Ici on est sur des parcelles de plusieurs centaines d'hectares avec des machines agricoles dernier cri et des semenciers dont les noms des multinationales s'affichent au bout des rangs de maïs ou de tournesol. Je ne pourrai plus jamais voir une bouteille d'huile de tournesol sans penser qu'elle est produite ailleurs qu'en Bulgarie.

Arbanassi

Ce soir nous sommes à Arbanassi. Quelques nuages noirs sont en train de s'essorer sur le camion, espérons qu'ils ne font que passer. Nous avons visité l'église de la Nativité aux ornementations superbes, une pure merveille, mais photos interdites, https://la-bulgarie.fr/eglise-nativite-arbanassi

Bivouac pas top mais nous sommes en milieu urbain et déjà content de l'avoir trouvé. L'orage passera à l'est et nous gratifiera d'un spectaculaire son et lumière.

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Breakfast bulgare

On quitte le bivouac. Un petit déjeuner en ville nous tente bien, pour une fois qu'on n'est pas au milieu de nulle part. On n'imaginait pas à quel point il serait compliqué de trouver un endroit où petit déjeuner ! Arbanassi est une ville très chic, hôtels de luxe à tous les coins de rue. Sauf qu'on n'était pas à l'hôtel. On finit par dénicher un établissement qui accepte de nous accueillir. "Moment, moment" nous disent deux petites femmes-gnomes à l'âge indéfinissable qui s'affairent en trottinant à installer les nappes sur les tables de la terrasse. Puis elles disparaissent à l'intérieur, masquées par un comptoir plus haut qu'elles. Arrive alors un serveur, en provenance directe d'une tanière dans la forêt. Sur les traces humides qu'il laisse sur le sol, je vérifie par acquit de conscience que ce sont bien des pas humains :pasdrole:
Effrayés par la formule "complète" commandée par nos voisins, nous nous rabattons sur une formule "French Tartines" très convenable.

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Holy Church

Nous sommes prêts pour la visite de la petite église des Sts Michel et Gabriel archanges. XVIè siècle. Elle passerait presque inaperçue vue de l'extérieur, elle ressemble à une grosse maison. L'absence de clochers évitait de trop se faire remarquer par les Ottomans. Décoration toujours aussi riche, pas un cm² de mur qui ne soit peint. Les fleurs que nous avons vues dans les jardinets des villages se retrouvent ici dans des décors floraux aux couleurs délicates. Une partie de l'église était réservée aux femmes et aux enfants, les saintes y sont mises en valeur. On pense que toutes ces églises se ressemblent mais on est toujours surpris par leur diversité. Celle-ci est dans un excellent état de conservation.

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Une paire de monastères

Maintenant on a décidé de faire les monastères deux par deux, ça ira plus vite !!! Il y en a deux qui se font face sur deux collines différentes et nous allons y jeter un œil juste avant d'attaquer Veliko Tarnovo. Enfin, attaquer, c'est une façon de parler quand on découvre en arrivant les remparts de la forteresse !
Devant le premier monastère nous trouvons porte close : fermé pour cause de quarantaine.
L'originalité du second tient au fait que les peintures sont extérieures. On renoue pour un temps avec les routes d'accès à voie unique et les demi-tours olé olé !! Mais il faut saluer la courtoisie des Bulgares au volant : jamais un mouvement d'impatience, jamais un coup de klaxon intempestif, des vitesses raisonnables, des limitations respectées, belle surprise.

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Retour à Veliko Tarnovo, ancienne capitale au XIIè siècle, rivalisant à l'époque avec Constantinople sur le plan politique. Toute la ville est agréable, il fait bon s'y promener dans ses ruelles typiques sans être particulièrement touristiques. Dans un joli restaurant nous dégusterons un excellent tarator, soupe froide traditionnelle au concombre et au yaourt parfumée à l'aneth, ainsi que des kebabche, les saucisses de porc épicées.

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Cascade à selfies

Nous quittons Veliko Tarnovo pour prendre une petite route dont le goudron épouse parfaitement le relief de la piste qui est en dessous et qui nous mène à une jolie cascade où il faut prendre son tour pour faire la photo. Donc on fait comme tout le monde, on prend son tour, on fait la photo et on s'en va :lol:

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Les gorges d'Emen

Étape suivante, les gorges d'Emen où nous ferons une jolie balade sur un sentier trèèèès escarpé au démarrage puis en bord de falaise, ici beaucoup moins de candidats aux selfies à moins qu'ils ne soient déjà tous tombés dans le ravin... nous croiserons en revanche quelques sportifs.

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Biv ouah ouah k

Pourquoi tous les endroits sympas de bivouacs ne sont-ils pas plats ??? Ce soir nous avons encore juché le camion sur une pile de cales à tel point que l'échelle pour monter dans la cellule pend dans le vide :o . Nous sommes sur une colline et nous entendons aboyer les chiens des fermes de la vallée.

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