Finlande tour 2012

[euro6]

Bonjour,

nous sommes partis pour un tour de Finlande cet été dont voici quelques impressions au jour le jour :



Dimanche 22 juillet
23°C – Soleil et ciel bleu

Faux départ à midi moins le quart, puis vrai départ à midi et quart.
A peu près à mi-parcours, nous décidons d’un arrêt pour la nuit à Venlo aux Pays-Bas, juste avant la frontière avec l’Allemagne. A l’extrémité d’un petit chemin qui mène au bord du fleuve, nous nous installons sur la digue. Le soir venu, les quelques pêcheurs habitués du lieu lèvent le camp et laissent le rivage à notre entière disposition. Cette première nuit fut très calme et le réveil paisible avec le retour des joggeurs et cyclistes sur le chemin qui serpente sur la digue. Premier petit déjeuner au soleil batave.


Lundi 23 juillet
27°C – Soleil

Nous poursuivons la seconde partie de la route à travers l’Allemagne, depuis Duisbourg jusqu’au port de Travemünde près de Lübeck. Comme habituellement en Allemagne, le trafic dense et les autoroutes en perpétuels travaux rendent le trajet long et monotone.
Dans la petite ville-port, c’est la fête. Quelques grands voiliers anciens sont arrimés aux quais et attirent une foule nombreuse au milieu de stands bruyants et chargés en « bradwurst / pommes-frites »… Une saucisse, quelques bières et une glace en terrasse plus tard, nous passons l’enregistrement et nous installons sur le parking pour quelques heures d’attente avant l’embarquement. Le temps de visionner un film dans notre salle de projection privée, et il est temps de se garer sur le pont du ferry.


Mardi 24 juillet
Soleil et ciel bleu

A 02H30 le ferry pour Malmö appareille. A 03H00 c’est à notre tour de quitter le quai allemand. Le navire passe au milieu du petit port où nous déambulions hier soir, entre les vieux gréements dont un énorme quatre mâts.



En raison de cet horaire de départ la nuit débute tardivement mais sera profonde. Cette cabine est, de loin, la plus confortable que nous n’ayons jamais emprunté depuis que nous voyageons par ce moyen. Le bateau est très silencieux et ne vibre pas, la mer est d’huile.
Lever vers 10H00, petit-déjeuner sur le pont extérieur sous un ciel bleu immaculé et un soleil radieux avec une très légère brise. Nous passons à proximité des côtes suédoises, entre des îles proches, au milieu d’un trafic marin varié, depuis le super-tanker jusqu’au minuscule voilier, sur une mer étale. Après deux journées de conduite intenses, cette transition douce est bienvenue pour recharger les batteries (au propre comme au figuré !). Une journée de farniente total uniquement dédiée aux activités intenses telles que la sieste, la lecture, le I-Phoning, le I-Poding… Résultat, je joue les peaux-rouges après une sieste sur le pont supérieur ! La journée est très belle et nous met tous en forme pour la suite.



Nous serons les derniers clients du restaurant, invités à quitter les lieux. Une petite vodka glacée, sur le pont, accompagne le coucher du soleil sur les côtes de la Suède.

[Manard]

Bonjour Francis,


Tu nous mets l'eau à la bouche pour la suite avec cette première traversée on ne peut mieux , vraiment ce doit être reposant et décontractant dans ces conditions.

Bonne fin de soirée

Bernard

[Jaclim]

Wouaip, Francis, ça commence vraiment bien ce récit de votre Finlande tour ! Comme le dit Bernard, ça met l'eau à la bouche.
Très belles photos et des lumières superbes !
Vivement la suite !

[euro6]

Mercredi 25 juillet
23°C – Nuageux

Débarquement à Helsinki où nous débutons la visite par la place du Sénat où trône également la cathédrale luthérienne, étonnante sœur jumelle de celle érigée à Saint-Petersbourg.



Nous continuons par le Musée du Design, incontournable dans la capitale mondiale du design 2012, et surtout prétexte à ce voyage ici et maintenant.
Temppeliaukion kirkko (l’église dans le rocher), étonnante construction taillée dans une colline rocheuse au centre ville, nous sert de lieu de rendez-vous pour retrouver notre amie finlandaise qui viendra accompagnée de son fils Anton.



Nous passons chez la sœur de notre amie qui habite à quelques pas de là, où nous déposons Anton qui pourra jouer avec ses cousins, puis nous traversons Helsinki pour arpenter le quartier Arabia au nord-est de la ville.
Dans l’immense bâtiment qui abritait autrefois une célèbre usine de céramique sont installés différents magasins d’usine ainsi qu’un musée de la céramique. Ce quartier récemment réhabilité et reconstruit jouxte une réserve naturelle protégée, dans une parfaite harmonie typiquement finlandaise entre nature et modernité.





Nous nous séparons de Maria que nous retrouverons vendredi. Il existe à Helsinki un camping fameux qui est bien pratique pour les voyageurs motorisés car il est situé sur le réseau de métro. Malheureusement il est complet, succès oblige, et nous sommes contraints de nous rendre en lointaine banlieue pour trouver refuge. Les premières attaques de moustiques pendant le dîner nous incitent à un coucher prématuré pendant que tombent quelques gouttes de pluie.

[gaetan]

Très alléchant ton début de récit sur la Finlande .
Vivement la suite Francis

[Jaclim]

Tes récits sont toujours extrêmement intéressants, Francis ! Tu donnes vraiment envie d'aller où tu t'es promené.
La Temppeliaukion kirkko m'a scotchée ! Fabuleux cette église dans le rocher en pleine ville.

Merci de nous faire découvrir ce pays ! Vivement la suite !

[euro6]

Jeudi 26 juillet
25°C – Soleil

Avant de quitter le terrain, nous échangeons quelques infos avec un couple de strasbourgeois accompagnés de leur fille adolescente qui terminent justement un périple de trois semaines jusqu’au Cap Nord au volant de leur Toyota surmonté d’une tente de toit. Ils ont choisi, pour effectuer leur premier voyage nordique, de passer par une agence spécialisée et circulent donc au sein d’un groupe de quatre véhicules dont celui de l’organisateur. Ils nous confieront qu’ils ne referaient pas ce choix, car, en plus d’être inutile sur une telle destination, l’organisation (dont nous tairons le nom…) n’est pas au top… Ils nous confirment qu’il n’est pas besoin d’être un baroudeur expérimenté dans ces contrées pour trouver facilement des pistes praticables, ce que nous avions déjà expérimenté en Norvège.
Une exposition de design finlandais est installée dans les bâtiments d’une ancienne usine Nokia, reconvertie en centre de création contemporaine. Visite intéressante, bien que sponsorisée par les marques commerciales des produits présentés.
L’exposition Inspired by Nature organisée par l’Institut Français du Design n’ouvrira, elle, que la semaine prochaine. Des étudiants français travaillent au montage et à l’installation des mobiliers muséographiques et nous suggèrent de passer tout de même pour rencontrer les designers français exposés. En fait, seules les petites mains sont là, mais les maîtres ne se sont pas encore rendus sur place. Nous tenterons de passer à nouveau au retour de notre balade finlandaise, dans une quinzaine de jours.
A midi nous récupérons Aïna que sa mère nous confie pour la journée. Léna et Aïna se retrouvent et partent ensemble, entre « vieilles » copines dans une déambulation urbaine pendant que nous visitons le Musée d’Art Contemporain Kiasma. Absolument superbe !
Appréciable aussi la pause collation sur la terrasse du musée.





Notre déambulation urbaine nous amène au monument dédié à Sybelius, le compositeur finlandais adulé qui attire beaucoup trop de touristes à notre goût, mais aussi à l’un des emblêmes architecturaux de cette capitale qu’est la gare monumentale qui trône au centre de la ville d’Helsinki.



Cet énorme bâtiment réalisé dans un esprit Arts Nouveaux abrite des salles d’attente et de déambulation d’un volume incomparable et présente une façade aisément reconnaissable avec en particulier ses quatre imposantes statues qui portent chacune un luminaire comme elles porteraient le globe terrestre tout en gardant l’entrée de ce lieu offert au public.
Nous retrouvons Aïna et Léna au théâtre suédois, nous récupérons Anton chez sa tante, et nous partons tous les cinq vers le nord. Nous retrouvons leurs parents à Hämeenlinna. Ils terminent les répétitions puis nous allons dîner ensemble avec Laura, l’actrice finlandaise du spectacle. A la sortie du restaurant les artistes rejoignent leur hôtel et nous nous installons pour la nuit sur les rives du lac.
L’endroit nous plonge dans une autre époque avec ces bâtiments en bois, largement vitrés pour se fondre dans la nature environnante, tout droit sortis des années 1930, comme un décor de théâtre.

[Jaclim]

Un sacré mélange artistique à Helsinki !
Merci encore pour cette découverte hétéroclite.

[Manard]

Bonjour Francis,


Au moins les Finlandais reconvertissent rapidement leur "anciens" bâtiments industriels pour y installer des centres culturels et d'art . on en rencontre par chez nous mais la reconversion est en général plus longue. En tout cas tu nous donnes envie d'aller découvrir ce pays

Bonne journée

Bernard

[euro6]

Vendredi 27 juillet
27°C – Soleil

Grasse matinée réparatrice puis rendez-vous au théâtre pour l’après-midi. Nous assistons à la seconde représentation du spectacle de théâtre d’ombres mis en scène par Maria, et passons le reste de la journée avec nos amis. Nous les quittons après le restaurant du soir et nous installons pour la seconde nuit consécutive à quelques mètres seulement du lac dans lequel plonge le soleil.




Samedi 28 juillet
28°C – Soleil

Nous quittons Hämeenlinna pour la région des lacs. Notre première destination est un site de gravures rupestres situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Ristina, au sud de Mikkeli. Pause déjeuner au bord d’un… lac, bien sûr ! Nous trouvons sans problème le parking à partir duquel débute la randonnée qui mène au site. Nous attaquons vaillamment le chemin carrossable (mais pourquoi ne pas le faire en voiture…?) qui mène… à une maison privée !
Renseignements pris auprès de l’habitant de cette maison, nous ne sommes pas du tout sur le bon chemin, mais au contraire carrément à l’opposé de notre but. En fait, nous avons manqué la seule pancarte peu explicite car rédigée uniquement en finnois. Le gars nous explique qu’il va nous falloir refaire les 2.5 Km sur nos pas pour retrouver le bon chemin et donc ajouter cinq kilomètres aux six kilomètres de la balade initialement prévue… Il propose de nous ramener au départ en voiture pour nous économiser le retour ! Après réflexion, une autre option se dessine. L’homme nous expliquer la situation sur une carte des lieux. Mieux que la voiture, il propose de nous amener directement sur le site, mais en passant par le lac, en bateau !
Trois minutes plus tard, nous filons sur le plus grand lac de Finlande, le Saïma, sur un petit hors-bord piloté par un finlandais charitable qui s’ennuyait peut-être dans sa superbe maison en bois perdue dans la forêt…
Le site est étonnant. Il s’agit d’une falaise rocheuse duquel les chasseurs faisaient se précipiter les animaux qui se fracassaient au pied. C’est toujours très émouvant de pouvoir admirer des images tracées par nos congénères quelques milliers d’années plus tôt.
Grâce à la bonté de notre hôte, il ne reste donc plus que trois kilomètres à parcourir pour rejoindre le parking, en empruntant un joli sentier le long duquel on grapillera de quoi mitonner deux pots de confiture de myrtilles (nous étions limités par le nombre de pots disponibles, mais surtout par l’acharnement mis par les moustiques à protéger ces petites baies sucrées… !).



Nous attaquons ensuite nos premiers kilomètres de piste. Il s’agit là d’une piste très roulante, en terre battue, avec quelques passages gravillonnés plus dangereux. Une vitesse de 60 à 70 Km/H peut être soutenue sans problème.
Ce soir, camping à Puumala, sur la plage du… lac.



A 23H00, sauna réservé pour nous trois, avec vue sur le lac et sortie possible pour un plongeon direct en sortie de sauna (option que nous laisserons à d’autres pour cette première expérience en terre finlandaise…).

Dimanche 29 juillet
27°C – Chaud et pluvieux

Cette nuit, un orage a éclaté tout près, larguant des mètres cube d’eau chaude sur la pinède. Toute la journée le temps sera lourd et pluvieux pendant une bonne partie de l’après-midi.
Les pistes, poussiéreuses la veille, deviennent plus glissantes sous la pluie.
Nous visitons un site réputé pour être la plus grande galerie d’art contemporain en Finlande. Galerie aux deux sens du terme car sa particularité consiste à présenter les œuvres à l’intérieur d’immenses salles souterraines creusées dans la roche d’une île. L’endroit, déroutant au premier abord, est finalement propice à la présentation d’œuvres de vidéastes et de pièces basées sur des éclairages travaillés. Lieu étonnant et œuvres de qualité font de cet endroit un site unique : Retretti.
Nous continuons vers le nord pour atteindre Savonlinna, petite ville animée. Nous préparons un feu pour des grillades. Deux jeunes filles se joignent à nous pour cuire leur ribs de porc au paprika et leurs épis de maïs. Les fourrés laissés à l’état sauvage seront l’occasion d’une cueillette qui permettra une seconde tournée de confiture "cellule", cette fois à la groseille. Repas pantagruélique ce soir, avec tranches de lard grillé, saucisses, pommes de terre à la braise, vin de Bourgogne, le dessert ayant déjà été pris en avance lors du goûter à la cafétéria de la galerie d’art.

[Manard]

Bonjour Francis,


Vraiment charmant ce finlandais qui vous a évité ce détour de plusieurs kilomètres . Si tu as des photos de ce site rupestre, j'aimerai bien en découvrir quelques unes car je me suis intéressé depuis mon jeune temps à tous ces vestiges laissés par nos ancêtres, étant né aux Eyzies, haut lieu de la préhistoire. La galerie d'art souterraine n'était pas trop humide?

Bonne journée

Bernard

[euro6]

Lundi 30 juillet
30°C – Soleil

La nuit fut chaude après la journée orageuse d’hier. Ce matin, la température monte vite à 30°C pour ne plus bouger jusqu’à la tombée de la nuit. Nous continuons notre montée vers le nord en direction de Joensuu, puis bifurquons vers l’est vers la région de Ilomantsi. Pause déjeuner à Liperi près du petit port de plaisance avant de rejoindre un endroit qui fut, en son temps de gloire, un terrain de camping aujourd'hui laissé à l'abandon. Seuls un couple d’allemands et un couple de français sont déjà installés sur la berge du lac lorsque nous arrivons. Les français en camping-car sont sur le retour d’un séjour de quatre mois en Laponie depuis le début du printemps. Ils sont enchantés de leur périple et nous conseillent de monter plus au nord de la Carélie.
Le barbecue sur la plage s’est transformé rapidement en dîner pour les moustiques qui ont invité tous leurs copains du quartier à goûter la viande d’origine française… En retour, nous pouvons affirmer que la viande finlandaise fut excellente pour nos appétits français.



Pour le film que nous avons choisi de visionner ce soir, faute de mieux, et par nécessité d’une prise de courant, nous nous installons confortablement dans le sauna !


Mardi 31 juillet
22/27°C – Couvert et légèrement pluvieux

Ce matin le linge a séché pendant la nuit et nous continuons vers le parc Petkeljärveli pour une courte randonnée sur la presqu’île. Une pause déjeuner à l’auberge aux relents soviétiques surannés (nous sommes ici à moins de cinq kilomètre de la frontière russe) nous permet de déguster une excellente et traditionnelle soupe de saumon.
Nous approchons d’un endroit où je souhaitais me rendre depuis longtemps. Il s’agit d’un lieu purement symbolique puisque ce n’est que le point géographique le plus oriental de l’Europe, soixante-dix kilomètres plus à l’est que Saint-Petersbourg. Quelques dizaines de kilomètres de piste sans difficulté permettent d’atteindre un cul-de-sac où est implanté un panneau informatif ainsi qu’une cahute de bois qui sert de relais aux gardes-frontière, avec toilettes sèches accessible au public nombreux qui se presse sur ce haut-lieu touristique (un couple de finlandais quitte les lieux au moment où nous arrivons, et nous serons seuls sur cette piste pendant plus d’une heure…). Un court sentier bordé d’une cordelette marquant la limite à ne pas franchir mène à une terrasse de bois fraîchement installée où trône un totem sponsorisé par le Rotary club local. Cet endroit sérieusement encadré permet de voir les deux bornes russe et finlandaise qui se font face sur un îlot situé à moins de cent mètres, et d’apercevoir la rive russe opposée.



Etrange ambiance où l’on ressent encore la guerre froide qui redevient d’actualité, et surtout la mémoire des terribles combats meurtriers qui ont eu lieu soixante-dix plus tôt dans ce très beau paysage pourtant si calme et reposé.
Nous reprenons ensuite la route, ou plutôt la piste, vers Lieksa en longeant toujours la ligne de séparation russo-finlandaise. C’est lors de ce trajet que nous rencontrerons nos premiers rennes sur la route et les chemins. Nous en dénombrons 26 ce jour, et abandonnerons le décompte dès le lendemain tant l’évènement devient finalement banal en Laponie.





Aujourd’hui, le parcours est à 76% sans goudron. Les routes en terre battue sont très roulantes et on peut atteindre la vitesse de 70 Km/H dans un certain confort, supérieur en tous cas aux secousses provoquées par le mauvais revêtement des routes goudronnées locales. Nous avions déjà pu constater cet état de fait dans la Norvège voisine il y a deux ans.
Le choix de Lieksa tient au fait que c’est de cette ville que part le ferry que nous souhaitons prendre demain matin.



Ce soir, le calage de la voiture ne sera pas nécessaire car le terrain est parfaitement plan et horizontal : il s’agit de ce qui fut un terrain de volley en terre sablonneuse dans un passé plus ou moins proche.

[euro6]

Pour apporter des éléments de réponses à tes questions, Bernard, les peintures rupestres, laissées sans protection aucune, sont néanmoins très présentes sur la paroi rocheuse mais difficiles à discerner sur les photographies. On voit ici la représentation d'un rêne, par exemple, parmi d'autres sujets :



Malgré les rares visites de ce site, un tel patrimoine mériterait un peu plus d'attention si on ne veut pas voir disparaître ces traces si émouvantes.

La galerie d'art souterraine n'était pas spécialement humide, ni vraiment froide d'ailleurs.

[euro6]

Mercredi 01 août
24/26°C

Nous sommes les premiers arrivés sur l’embarcadère du ferry. A cette heure pourtant matinale, l’entretien des espaces verts du port débute déjà avec une pétaradante tondeuse menée de main de maître par une habile et néanmoins légèrement vêtue jeune paysagère !



Le navire a probablement dû participer à la révolution russe il y a un siècle… Je l’imagine bien aux côtés du cuirassé Potemkine.
Après quelques palabres et manœuvres compliquées, nous parvenons à nous placer sur le pont de façon à pouvoir bénéficier de l’ensoleillement maximal pour recharger notre stock de courant que les ciels nuageux depuis quelques temps n’arrivent pas à reconstituer correctement. Le vieux rafiot nous transportera tout de même sur l’autre rive du lac Pielinen après une traversée calme d’à peine deux heures.
Le débarcadère est situé à Koli qui est cher au cœur des finlandais pour être le lieu le plus élevé du pays. Nous attaquons l’escalade du pic Koli, aidé par un funiculaire pour le début, et gravissons les derniers mètres grâce à… un escalier en béton qui nous amène à l’altitude stratosphérique de 347 mètres ! Non, il ne manque pas un chiffre ! Il y a même un télésiège pour remonter les skieurs en hiver…
Nous décidons de nous arrêter suffisamment tôt aujourd’hui et choisissons un terrain de camping conseillé par Maria, situé sur une petite île perdue au milieu du lac Pielinen. Au programme de cette fin d’après-midi : lessive, et cyclotourisme grâce au vélo pliant que nous avons pu emmener cette année et à un vélo prêté par notre hôte. L’endroit est effectivement très agréable et très calme. On se croirait en bivouac, avec les bières pression, le fire-place et le sauna en plus, tout cela pour un coût qui sera le plus faible des campings de notre voyage.
Sauna, donc, plus agréable encore que le précédent, malgré l’absence de douche qui poussera les plus courageuses à plonger dans le lac. Les mêmes ne manqueront pas de se moquer du plus prude lorsqu’il s’agira pour lui de rejoindre la douche à travers la forêt dans une tenue mal adaptée pour cela…
Nos plus proches voisins sont un jeune couple de motards hongrois avec qui nous discutons autour du barbecue commun pendant nos grillades respectives.


Jeudi 02 août
20°C – Nuageux, pluie

La nuit fut très bonne au bord du lac Pielinen. Nous détectons une petite fuite sur le réseau d’eau, dûe à un collier desserré.
La batterie semble donner des signes de faiblesse car elle ne prend pas bien la charge. Le soleil décline et ne permet pas d’alimenter correctement le panneau solaire.
Nous remontons plein nord, en longeant de près la frontière, jusqu’à tomber sur le mémorial de la guerre d’hiver. Un champ parsemé de milliers grosses pierres, une pour chacun des soldats finlandais et russes morts durant ces trois mois et demi de guerre terrible pendant l’hiver 1939/1940. Les soviétiques ont également érigé un monument, moins spectaculaire, en mémoire de ces évènements.



La route traverse des centaines de kilomètres de forêt dense, trouée de lacs : c’est la taïga. Parfois quelques rares et étroites surfaces cultivées d’orge ou de blé, mais qui est loin de la maturité bien que nous soyons déjà au mois d’août.
A la fin de cette longue étape pluvieuse, nous nous arrêtons pour la nuit à Suomussalmi qui est le lieu emblématique de cette guerre d’hiver.

[charlot]

Bravo !! Francis
Un superbe reportage sur la Finlande
Merci,merci

[euro6]

Vendredi 03 août
20°C – Couvert

Dès le réveil, je décide de me mettre à la recherche d’une nouvelle batterie pour remplacer celle d’origine en train de défaillir. Les avis des spécialistes consultés parmi les casa-trotters confirment mon diagnostic de profane. Grâce aux conseils avisés du vendeur d’un superbe ZIL, on trouve un distributeur de pièces pour automobiles qui possède justement dans son incroyable stock deux batteries stationnaires similaires à ce que je recherche. En moins d’une demie-heure l’échange est finalisé sur le parking du magasin. Tout fonctionne à nouveau correctement, et le soleil est revenu !



Sur la route, nous effectuons une première pause sur un site qui propose à la fois une installation artistique étonnante et de fameuses crêpes suzette cuites au feu de bois, encore meilleures qu’en Bretagne… !
« Le Peuple Silencieux » est constitué d’une foule de plusieurs centaines d’individus habillés de vêtements modernes divers et dont la tête et la chevelure sont faites d’une motte de tourbe herbeuse. Cette œuvre réputée a déjà circulé en différents endroits pour finalement s’installer ici durablement. Très joli et émouvant.



Plus haut vers le nord, toujours à la frontière russo-finlandaise, nous rejoignons un site naturel pour une courte randonnée sur les rives d’un canyon annoncé comme « spectaculaire »… surtout pour les habitants d’un pays sans relief. C’est probablement à cet endroit que les moustiques furent le plus virulent de tout le séjour.
Bivouac près de Salla, sur les rives d’un petit… lac (ça finit par manquer un peu d’originalité…). Nous essayons notre dernière acquisition, faite lors de notre ravitaillement ce midi à Kuusamo : un barbecue compact, de marque « Barbec » ( !), fièrement dénommé « Suomi », et qui nous mitonnera de savoureuses tranches de porc, à force de patience…



Inutile d’attendre la nuit pour s’endormir, elle ne vient pas au rendez-vous. Nous sommes passés en fin d’après-midi au-delà du cercle polaire arctique, et, bien que le solstice soit déjà passé depuis six semaines, les nuits sont encore très courtes, et raccourcissent à mesure que l’on se rapproche du pôle.


Samedi 04 août
20°C – Nuageux

Nous quittons Salla par les pistes vers l’ouest pour nous diriger sur un site minier où est extraite l’améthyste. C’est, semble-t-il, la seule mine d’Europe encore en exploitation commerciale. La présentation et la visite sont intéressantes et se concluent par une séance de recherche de cristal de roche sur le terrain à ciel ouvert. On nous équipe d’un simple piolet qui permet de dégager la pierraille, et nous recherchons la pierre convoitée avec les mêmes méthodes et conditions que les travailleurs de la Companie minière. A l’issue de la séance, nous pourrons emporter une pierre de notre choix parmi celles que nous auront trouvé. Les conditions sont indiquées dès le départ : une seule pierre, et d’une taille maxi qui permette de la tenir dans son poing fermé (avantage à ceux qui ont de grandes mains…). Les pierres surnuméraires pourront être achetées pour un prix proposé par la mine. Chacun est reparti avec au moins une pierre, de taille et de qualité variées.
L’améthyste, dit-on, porte en elle sagesse et humilité, et passe pour préserver de l’ivresse… C’est un quartz vénéré par les Saame du nord du pays.
Ensuite, nous attaquons notre plus longue étape pour tenter d’atteindre le point le plus au nord possible avant de devoir retourner sur Helsinki. Après de longues heures de routes à travers l’interminable taïga finlandaise, nous parvenons à Ivalo et nous installons dans un camping tranquille au bord du lac Inari.
Ici, nous ne sommes qu’à trois cent kilomètres de Mourmansk, et si le visa n’était pas une nécessité incontournable, sûr que nous aurions bien poussé le trajet jusque là.



Le dîner frugal, suivi d’un sauna parfait, nous permirent d’envisager un sommeil profond malgré la présence continuelle de la lumière solaire.
Aujourd’hui, Léna a quinze ans. Elle a trouvé elle-même sa « holly stone » cet après-midi dans la mine de Luosto

[euro6]

Dimanche 05 août
19 °C – Ciel gris et pluvieux

Lorsque nous nous réveillons, les deux familles baroudeuses landistes ( Def 110 et Disco) ont déjà levé le camp.



La Design House Idoli est un lieu d’exposition de design finlandais réputé. Bien que nous soyons dimanche et que nous n’ayons pas prévenu de notre souhait de visiter les lieux, Pekka Silfors nous reçoit avec plaisir. Il nous situe l’importance et l’histoire du design en Finlande, et nous présente le travail des sept designers qu’il a sélectionné pour son exposition. Son exposé est passionnant et le lieu est hors du commun. Un bâtiment de béton / métal / bois superbe abrite une collection de produits tous exceptionnels. Autour du bâtiment plusieurs œuvres d’art sont installées sur le terrain boisé qui descend en pente douce jusqu’au bord du lac Inari. Une maison d’hôte avec son sauna traditionnel à fumée prend place à proximité immédiate. A quelques mètres du rivage se tient le « glass tipi » qui est le lieu magique créé par le propriétaire de cet endroit. Il s’agit d’une verrière pyramidale à base octogonale qui constitue bien sûr une forme revisitée du tipi traditionnel sami, et qui permet de réunir jusqu’à dix personnes pour méditer en pleine nature, même en hiver sous la neige grâce au chauffage intégré dans le sol. Nous passons plusieurs heures à écouter ce passionné de design, puis à choisir quelques objets que nous rapporterons en France en même temps que le souvenir fort de cette rencontre.
Difficile de quitter ce lieu attachant, mais nous emportons des images qui resteront gravées longtemps dans nos mémoires.
A quelques kilomètres de là se trouve Inari, capitale du peuple Saami, qui donne également son nom à l’immense lac du nord du pays aux 3300 iles. C’est à Inari qu’est implanté le passionnant musée de la culture sami, le SIIDA. On y présente l’histoire de ce peuple ancien et ses coutumes, à travers des documents muséographiques mais aussi par un village reconstitué très intéressant.



Nous profitons du restaurant du musée qui propose des plats traditionnels sami préparés avec les ingrédients locaux dont le fameux renne de Laponie, pour un déjeuner délicieux dans une ambiance agréable.
Nous quittons Inari vers le nord jusqu’à nous poser au bord d’un… lac accueillant. Un grand tipi est dressé et nous nous installons à proximité, à côté d’un Toy HZJ 78 à toit levable qui abrite un couple de jeunes allemands. Encore une fois nous apprécions le confort de notre cellule par temps pluvieux.



Le soir venu, vers 23H00, quand les derniers pêcheurs viennent amarrer leur hors-bord, alors que la clarté du ciel déboussole nos horloges internes, la soirée sami débute sous le tipi. Installés sur des bancs autour d’un grand feu dont la fumée s’échappe par l’ouverture sommitale, à l’abri sous la toile du tipi, une douzaine de personnes se regroupent pour de longues conversations sonores dont l’essence nous échappe, protégés de la pluie qui ne cessera pas de tomber durant toute la « nuit ».
Cet endroit sera le plus septentrionnal que n’ayons jamais foulé jusqu’à ce jour. 69,3 °N, soit bien au-delà du cercle polaire arctique (66,6 °N) et donc de l’Islande qui se trouve aujourd’hui détrônée dans notre classement personnel des latitudes atteintes.

[euro6]

Lundi 06 août
14°C – Ciel gris et pluvieux

Nous entamons ce matin notre descente vers le sud du pays pour être à Helsinki vendredi, soit plus de mille kilomètres. Ce sera une longue étape sous une pluie incessante, en choisissant un itinéraire différent du trajet aller, passant plus à l’ouest pour atteindre le golfe de Botnie.
Avant d’attaquer la route nous faisons une nouvelle pause à Inari pour une rapide visite du centre culturel sami, un bâtiment moderne flambant neuf qui fait face au SIIDA visité longuement la veille.
La route plein sud est noyée sous un déluge continuel qui n’incite pas à la balade à pieds !
Nous atteignons enfin Oulu en milieu d’après-midi pour un repas consistant dans un restaurant typique de la ville, près du port. Une fois nos forces reconstituées par ces généreuses calories, et un petit tour du port dans un air humide, nous décidons finalement d’abandonner notre projet de halte sur une île du golfe de Botnie. Goûter à la mer baltique nous aurait changé un peu des lacs, mais le temps exécrable ne nous permettrait pas de profiter de cet endroit pourtant magnifique.
Nous continuons donc notre cheminement vers le sud jusqu’à Rovaniemi. La ville, connue essentiellement pour être la ville du Père Noël, n’est pas d’un grand intérêt mais constitue un carrefour à l’entrée des territoires lapons du nord.





Nous choisissons ce soir de nous poser au bord d’un… lac, non, cette fois c’est au bord d’une rivière. Le sauna ici est étrangement troglodyte, en tous cas souterrain et recouvert de la terre du talus dans lequel il est comme incrusté.


Mardi 07 août
16°C – Ciel gris et pluvieux

Comme hier, la matinée s’annonce agréable, mais le soleil doit s’incliner rapidement derrière les nuages lourds de pluie.
Avant de quitter Rovaniemi, nous passons voir le petit musée de la foresterie où sont réunis les différents bâtiments et matériels utilisés par les forestiers pour leur dur travail au siècle dernier.
Une longue étape est encore au programme aujourd’hui pour continuer notre descente vers le sud, car nous souhaitons être à Jyväskylä demain matin. Nous avons appelé le musée Alvar Aalto afin de réserver nos places pour la visite de mercredi qui nous permettra de découvrir une des œuvres fondatrices de cet architecte de renom.
La route du jour s’achève dans un camping trouvé le long du trajet en fin de journée. L’endroit est plutôt agréable, avec l’incontournable lac, le sauna, le fire-place accueillant, mais le sol est complètement gorgé des trombes d’eau tombées ces derniers jours.





Attention où l’on pose ses roues. Certains imprudents devront s’en remettre au tracteur du camping pour sortir de ce bourbier. Ce n’est pas notre cas, bien sûr, grâce à (G)Hi Lux.

[dakure]

merci pour la suite de ce compte rendu!!!
J'avais oublié de te commander un couteau lapon, dommage...

[euro6]

Bonsoir,

tu as raison, l'artisanat sami produit des objets superbes, même si parfois un certain folklore commercial vient malheureusement les pervertir...

[euro6]

Mercredi 08 août
19°C – Nuages et éclaircies encourageantes

Encore deux heures de route ce matin avant d’atteindre Jyväskylä. Un passage rapide au musée pour s’assurer que notre réservation faite hier par téléphone est bien effective, puis nous rejoignons l’adresse du rendez-vous avec le guide, sur l’île de Muuratsalo à environ une demie-heure au sud de la ville. Nous sommes les premiers sur les lieux, puis le groupe d’une vingtaine de personnes se constitue au fil des arrivées successives des amateurs (un groupe d’une douzaine d’italiens, un couple d’allemands avec deux jeunes enfants, un couple de finlandais, et nous trois).
Nous visitons le lieu où Alvar Aalto a construit en 1953 sa « maison expérimentale » sur une parcelle boisée de cette petite île du lac Päijänne. Il s’agit d’une création totale, avec la maison, le sauna bien sûr, et même le bateau automoteur qui permet d’accéder à la maison depuis les rives du lac ! Le sauna est un classique modèle à fumée dont les murs de bois intérieurs sont imprégnés de l’odeur de fumée de combustion du bois de bouleau (et de sa trace noire…).



La maison est une sorte de compilation de différents essais de matières, matériaux, modénatures, agencements et effets combinés entre la brique, le bois, la céramique. Sur un plan très sobre, la maison est très moderne. Ce fut la première de la région à être équipée d’un chauffage à circulation d’eau générée par une chaudière à bois installée dans la cuisine qu’on pourrait croire des années 80 ! On trouve ici, en germe, nombre de détails qui seront ensuite repris et développés dans d’autres œuvres plus magistrales et réputées dans le monde (en particulier cette fameuse brique de céramique émaillée bleue ou blanche, de forme longue et étroite, utilisée aussi bien en intérieur qu’en extérieur).



Sur une autre petite île du même archipel du lac Päijänne, on trouve également un bâtiment majeur dans l’œuvre de Alvar Aalto qui s’intègre dans un projet d’urbanisme confié à l’architecte par la mairie communiste de Säynatsalo. Il s’agit d’un ensemble architectural appelé Hôtel de Ville mais qui regroupe d’autres fonctions telles une bibliothèque, des boutiques à usage commercial et quelques logements. Le seul matériau visible utilisé est la brique brute qui recouvre même les sols et les escaliers. La salle du conseil municipal, installée dans la tour centrale de l’édifice, est une pièce cubique à la construction très rigoureuse, au mobilier méticuleusement dessiné et au décor très sobre constitué presque uniquement d’un tableau réalisé spécifiquement pour ce lieu par Fernand Léger.



Après cette première immersion dans le monde particulier de ce créateur, nous visitons le musée qui lui est dédié à Jyväskylä et qui retrace sa vie et son œuvre multiforme. Il aura sévit dans l’architecture, bien sûr, mais aussi dans la création de produits, d’objets, de meubles,… Certains de ces objets sont connus de tous, comme le fameux vase de cristal cylindrique à section « floue », le tabouret et le fauteuil en multiplis de bouleau dont Ikea s’est inspiré grandement pour les populariser. Mais d’autres créations encore tentent une symbiose proche de la perfection entre technique et nature.
Nous terminons cette journée à Jyväskylä en prenant un verre dans un pub installé dans ce qui était à l’origine la Maison des Ouvriers, un bâtiment de Alvar Aalto, bien sûr !
Le temps encore maussade ne nous incite pas à flâner dans la nature et nous préférons consacrer la fin de notre séjour à la ville d’Helsinki où nous prévoyons d’arriver demain soir.
Tard dans l’après-midi nous trouvons un terrain privé qui reçoit les gens du voyage et qui accepte de nous héberger pour la nuit au bord d’un… lac.

[euro6]

Jeudi 09 août
20°C – Soleil timide le matin puis plus convaincant dans l’après-midi

La météo semble s’améliorer nettement et nous permet ce matin de faire une seconde lessive qui sèchera rapidement sous le soleil encore faible et sous le vent encore fort.
Une petite clairière perdue près de la lisière d’un lac nous accueille pour la pause déjeuner vers 16H00…



C’est le temps d’un barbecue sur notre Barbec Suomi. Pendant le temps de chauffe (digne d’un Cobb !) la collecte des myrtilles abondantes assurera quelques nouveaux pots de confiture.
Un coup de fil permet de nous assurer de disposer d’une place libre dans le camping d’Helsinki qui était complet lors de notre premier passage deux semaines plus tôt.
Nous arrivons le soir à Rastila, dans ce qui ressemble plus à un parking qu’à un camping. C’est évidemment assez loin des ambiances bucoliques que nous avons connu toutes les soirées précédentes… Mais l’endroit répond bien au besoin d’un lieu d’hébergement urbain et offre l’énorme avantage d’être situé à deux pas d’une station de métro qui permet de rejoindre l’hyper-centre en moins de vingt minutes. Le lieu est propre, calme et bien organisé pour ce type de séjour où les usagers sont quasiment tous absent la journée pour cause de visite de la ville. Belle initiative que l’on souhaiterait rencontrer dans plus de capitales européennes !
Notre soirée fut occupée à visionner un film dans notre salle de projection privée.


Vendredi 10 août
22°C – Soleil et ciel voilé

Lever relativement matinal pour profiter du maximum de temps libre à déambuler dans la ville. Le métro nous conduit confortablement et directement à Kamppi où nous nous séparons pour vaquer chacun à nos propres envies, jusqu’à notre rendez-vous avec Maria à 14H30 au Kiasma.
Pour ma part, j’ai choisi de consacrer ce temps à la partie ancienne de la ville où se situent principalement les boutiques de design actuel et vintage. J’en profite également pour trouver un petit salon où une coiffeuse se charge de rafraîchir ma tignasse et me transforme en « new man » comme elle me dit pour conclure. Ces rues regorgent d’endroits où l’on peut trouver toutes sortes de produits design actuels ou anciens.
Pendant ce temps, les filles ont affronté les centres commerciaux (que je fuis) et les « Champs Elysées » d’Helsinki, pour un shopping ciblé.
Nous passons l’après-midi avec Maria et Anton à Espoo pour une visite du EMMA (Musée d’Art Moderne d’Espoo). La collection permanente vaut vraiment le détour pour certaines pièces réellement intéressantes.



Le musée abrite également une acquisition récente : la première maison Futuro de série (N° 001) conçue par Matti Suuronen et datant de 1968. Telle une soucoupe volante qui se serait posée dans les espaces extérieurs du musée, cette construction démontre l’utopie de son créateur qui pensait pouvoir avec elle résoudre le problème du logement dans les pays en développement… Dans le cadre de WDC 2012 Helsinki (Helsinki, capitale mondiale du design 2012), le musée accueille également une exposition temporaire sur le design nordique en exposant les produits phares de cinq designers scandinaves (Danemark, Norvège, Suède, Finlande, Islande), dont le fameux groupe suédois Front, et le finlandais Harri Koskinen dont un exemplaire de la lampe Block exposé ici est déjà soigneusement calée dans les coffres de notre cellule depuis notre passage chez Idoli à Ivalo.
Nous terminons la soirée par un dîner dans un très bon restaurant de la ville avant de rejoindre notre lit douillet en traversant la ville de nuit, en partie à pieds et en partie en métro.


Samedi 11 août
24° C – Ciel dégagé et soleil

Un dernier ravitaillement dans le supermarché local dont nous pillons le rayon des céréales en emportant la totalité des boîtes d’avoine soufflée… Cela fera un total de 34 boîtes avec les deux précédents Smarket dévalisés avant celui-ci.
Une dernière pose en bord de mer où un concours de volley est organisé sur une plage ensoleillée, puis nous rejoignons le port pour l’embarquement sur le ferry de retour qui nous laisse à peine le temps de préparer un repas sur le parking d’attente.
Le navire est celui qui nous transportait à l’aller et la cabine est toujours aussi confortable, avec un atout supplémentaire non négligeable : elle est positionnée à l’avant, avec une baie donnant sur la proue du bateau et offrant une vue splendide pendant le voyage puisque nous sommes très exactement en dessous de la passerelle de pilotage. Les horaires sont différents de ceux de l’aller et nous ne passeront cette fois qu’une seule nuit à bord puisque nous débarquerons demain à 21H00 en Allemagne.

[dakure]

Merci Francis pour CR
la (une) fameuse soucoupe a servit voilà longtemps à Lorient comme annexe de l'office de tourisme!!!
Sympa d'en connaitre l'origine
elle (a) finit sa vie sur le parking d'entrée du parc des expos à Lanester.

[gaetan]

Ton récit est toujours aussi détaillé et me fait découvrir un pays que nous ne connaissons pas du tout .
Ma curiosité me pousse à te demander qu'est ce qu'elles ont de si spéciales ces céréales pour dévaliser tous les magasin du secteur ?

[euro6]

Bonsoir,

en fait, Gaëtan, c'est un "private joke" familial.
Nous passons pour des fous aux yeux des caissières, mais ceci résulte d’une démarche très respectable. Nous avions pris l’habitude de consommer régulièrement au petit déjeuner un produit distribué en France par la marque Quaker Oats sous forme de petits coussinets d’avoine soufflée. L’approvisionnement est devenu progressivement de plus en plus difficile par rareté de l’offre, nous obligeant à parcourir de nombreux kilomètres pour en trouver parfois, jusqu’à ce que le fabricant arrête définitivement ce produit il y a déjà plusieurs années. Or, au hasard de nos courses en Finlande, nous sommes tombés sur le même produit, distribué par une marque locale, et n’avons pu résister à en stocker le maximum de boites pour prolonger le plaisir d’en déguster aussi longtemps que possible une fois de retour dans nos pénates. Voilà pourquoi nous sommes encombrés désormais par ces dizaines de boîtes de céréale qui ont pour nous une valeur déraisonnable...
Rien de très rationnel, en sorte !